Menace de perturbation des épreuves de philosophie : Ça sent le fiasco pour les syndicats

Le Cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire a mis à exécution sa menace de boycotter les épreuves de philosophie de ce mardi 13 juin. Mais, il y a eu plus de peur que de mal. Les candidats ont marqué leur entrée en matière pour l’obtention du premier diplôme du supérieur. Hormis quelques retards dans certains centres, l’Etat a amoindri les risques en jugulant les manquements par le recours aux instituteurs. Les potaches pris dans cet étau s’en prennent à leurs professeurs qui n’auraient pas terminé le programme annuel.

Le boycott des examens mis en branle par les enseignants du moyen secondaire n’a pas eu les effets escomptés. Les épreuves de philosophie se sont déroulées sans incidents majeurs dans tout le terroir national. Au lycée Blaise Diagne et Maurice de la Fosse, les élèves se sont penchés sans heurts sur les sujets de philosophie. Même scénario au Lycée Thierno Souleymane Baal de Guédiawaye où régnait un silence de cimetière à notre passage vers 10h. Par contre, au lycée des Parcelles Assainies, un retard considérable a été noté au jury 735, allant jusqu’à réveiller quelques velléités de rébellion au niveau des candidats qui se sont rapidement mis à rouspéter en promettant de briser la passivité et de rentrer sans concourir. Finalement, tout est rentré dans l’ordre aux environs de 9h 30 après des coups de fils du président du jury. Ainsi, contrairement aux années précédentes où il y avait deux surveillants par classe, cette année, il n’y avait qu’un surveillant par salle. Un manque de surveillants dans ce centre, apparemment frappé de plein fouet par le mouvement de grève déclenché par certains enseignants du moyen et secondaire, pour réclamer une indemnité de logement égale aux fonctionnaires de l’Etat du même niveau qu’eux, serait à l’origine de cet impair qui a troublé la quiétude des élèves. L’Etat n’ayant pas courbé l’échine, la caravane est passée sans effets dévastateurs car, à partir de 9h 30, les sujets sont distribués aux candidats qui étaient dans l’expectative.

Des sujets jugés abordables par les élèves

Dans les séries littéraires (L1, L2, L’), les candidats ont été invités à philosopher sur la Conscience, la Science, l’Etat etc. Face au travail, le loisir représente-t-il la liberté ? tel est le libellé du premier sujet que beaucoup d’élèves interrogés jugent abordables. Quant au second sujet, il s’intitule, le rationnel suffit-il comme vérité scientifique ? En troisième position, un texte de commentaire sur une œuvre d’Emmanuel Kant a été soumis à l’appréciation des candidats. Un ensemble jugé abordable par les professeurs. Toutefois, au Lycée des Parcelles assainies, certains candidats déplorent les grèves cycliques notées cette année. « Nous n’avons pas terminé notre programme parce que notre professeur est délégué syndical, et participe à tous les débrayages", martèle très amère, M. Th, élève au Cem Canada de Guédiawaye. Comme cette jeune fille, d’autres candidats qui jugent pourtant faciles les épreuves, dénoncent les grèves récurrentes des professeurs. Quoi qu’il en soit, si les examens se sont bien déroulés avec le recours des instituteurs, le coordonnateur du Cadre unitaire promet le pire. En effet, Mamadou Mbodji soutient que les professeurs vont boycotter également la correction des épreuves. Une situation qui, si un terme n’est pas trouvé très rapidement, mettant fin au dialogue de sourds entre l’Etat et les enseignants, risque de causer des ennuis aux candidats et à leurs parents.