Mouvement étudiant : Les menaces qui pèsent sur les dirigeants

Hier, au cours de leur assemblée générale, les étudiants se sont laissés aller à des déclarations faisant état de kidnapping et de menaces de sanctions. Ce qui n’aurait fait que les radicaliser dans leur option de maintenir la pression.

Les délégués des étudiants sont-ils menacés de kidnapping ? Tout porte à le croire si l’on se fie aux informations qui ont circulé au cours de l’assemblée générale qu’ils ont tenue hier. Selon un des délégués qui s’exprimait au cours de cette Ag, les leaders du mouvement étudiant seraient dans la ligne de mire des autorités rectorales. Lesquelles n’excluent pas de leur infliger une sanction à la hauteur de leur entêtement à vouloir pourrir la situation sur l’espace universitaire.

Menaces ou pas, les étudiants semblent n’en avoir cure.“Tant que nous n’aurons pas de satisfaction sur l’ensemble de nos points de revendication, nous allons continuer le mouvement jusqu’à ce que le président de la République nous reçoive”, a déclaré un des délégués. Une position approuvée par les nombreux étudiants présents. “On va jusqu’au bout. Nous vous faisons confiance”, répondirent-ils en chœur. Dès le départ, le ton était clair. Et c’est Assane Diop, président de l’amicale de la faculté des Sciences qui s’est chargé de donner le la. “Refusons le divertissement. Les autorités nous accusent d’être à la solde des partis d’opposition”, déclare Assane Diop qui trouve “irréfléchie cette démarche”.

Quant au président de l’amicale de la faculté des Lettres, Mao Ousmane Bâ, qui était chargé d’annoncer le mot d’ordre, il s’est voulu formel. “Nous ne regagnerons pas les amphis tant que les autorités continueront à jouer au dilatoire”, a-t-il déclaré au cours de cette assemblée générale qui marque l’unité retrouvée. En effet, le mouvement unitaire a été plus ou moins retrouvé avec le retour dans l’élan de la faculté de Droit. Les différents délégués qui se sont succédé au parloir ont, tous, soutenu que l’heure du retour aux amphithéatres n’a pas encore sonné, tant qu’ils ne rencontreront pas Me Wade. “Que ce soit à Fongolimby ou à Kédougou, nous sommes prêts à négocier. Mais, seulement avec le président Wade”, a soutenu le délégué Ndéné Mbodj. Selon lui, si Me Abdoulaye Wade les reçoit et les écoute avec attention, il est à peu près sûr que la crise connaîtra une issue.

Au cours de cette assemblée générale commune, les étudiants n’ont pas raté le ministre de la Jeunesse, Aliou Sow, qu’ils invitent à revenir à l’Ucad pour apprendre. Parce qu’”il est limité et incompétent”, a déclaré Ndéné Mbobj.

Auparavant, les étudiants avaient délogé leurs camarades qui avaient pris la décision de regagner les amphis. Ainsi, les étudiants de la faculté de Médecine, ceux de la faculté des Sciences où une partie avait manifesté le désir de reprendre sans l’aval de la majorité, l’ensemble des écoles de formation et instituts rattachés à l’université ont été délogés. “On ne laissera aucun camarade hypocrite regagner les salles de cours”, déclare un délégué. Il ajoute que “si l’année doit être blanche, elle le sera pour tout le monde”. D’ailleurs à cet effet, il révèle qu’un comité de vigilance est mis sur pied pour démasquer les défaillants. Du côté du rectorat, le maître des lieux, Abdou Salam Sall, souligne que les forces de l’ordre seront dans le campus social et universitaire pour protéger les étudiants qui désirent reprendre le chemin des amphis.