Après ce geste, l'homme, la trentaine bien sonnée, va passer un mauvais quart d'heure. Armés de bâtons, de gros cailloux, d'objets tranchants et autres ustensiles de cuisine, les habitués du marché Khar Yalla, des passants et autres badauds iront à l'assaut du ‘bienfaiteur’, manquant de le faire passer de vie à trépas. N'eussent été l'intervention des bonnes volontés et l'arrivée du fourgon des limiers sur les lieux, la furie des ‘agresseurs’ allait faire mouche.
Notre bonhomme s'en tirera, in fine, avec une bouche édentée, un visage sanguinolent, un crâne rouge de sang pour ce qui constitue la partie visible des dégâts. Etant entendu qu'on imagine qu'il doit aussi atrocement souffrir de douleurs et de courbatures un peu partout sur le corps. Mais, dans la capitale du Nord, marquée par un respect de son prochain, doublé d'une élégance et d’une maîtrise de soi à toute épreuve, l'on se demande encore comment en est-on arriver là.
En effet, cette barbarie pas vraiment saint-louisienne a été condamnée par l'essentiel des autochtones qui, par le truchement des radios locales, se sont prononcées sur cette affaire qui défraie toujours la chronique. Bon nombre d'observateurs n'ont pas manqué d'inviter les uns et les autres à savoir raison garder. Selon eux, l’on doit éviter de jeter quelqu'un en pâture sans preuve et de ne jamais se substituer à la justice ou aux forces de l'ordre.
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