Le plan sésame qui fait obligation aux structures sanitaires d’administrer des soins gratuits aux personnes âgées de 60 ans et plus, sur l’ensemble du territoire national, fonctionne à deux vitesses. Car jusque-là, les populations vieillissantes des centres urbains bénéficient plus de cette initiative que celles du monde rural à l’intérieur du pays. Celles-là dont les revenus économiques sont très faibles. Et ce qui semble encore regrettable c’est que les retraités du Fonds national de retraite (Fnr), tout en conservant leur couverture sociale, bénéficient également de l’initiative sans passer par les normes édictées. C’est la révélation faite hier par le Dr Mamadou Koumé, Coordonnateur du programme Sésame, en présentant l’initiative aux participants de la revue annuelle conjointe du Plan national de développement sanitaire.
Le plan « sésame » une initiative du chef de l’Etat pour la couverture sociale gratuite des personnes âgées de 60 ans est en train de traverser de graves dysfonctionnements.
En effet, la population vieillissante vivant dans les centres urbains bénéficie plus de ce plan que celle des coins les plus reculés du pays. Pour preuve, rien qu’à Dakar plus de 3000 malades issus de la tranche d’âge fréquentent les districts sanitaires et les hôpitaux. En revanche, les populations nécessiteuses des contrées les plus lointaines qui ne sont même pas informées de l’existence du plan n’en bénéficient aucunement. Les retraités relevant du Fonds national de retraite (Fnr), à cause parfois de la lourdeur des procédures d’obtention d’une imputation budgétaire, s’orientent de plus en plus directement vers les hôpitaux avec leurs simples pièces d’identité pour des soins gratuits. Conséquences, d’énormes problèmes de moyens se posent aux hôpitaux submergés par la forte demande de personnes âgées malades. Dans son réquisitoire fait devant tous les acteurs de la santé, le gériatre a également fustigé le non respect du système de référence des malades ; l’inaccessibilité des médicaments pour les personnes âgées, la faiblesse du fonds alloué au plan sésame et la non implication des collectivités locales.
Le médecin gériatre dans ses recommandations préconise la sécurisation du plan sésame avec l’édition d’une carte sécurisée. Mais aussi renforcer le fonds en lui allouant une subvention de trois milliards par an. Il estime enfin que les médicaments dont ont besoin les personnes âgées et malades doivent faire partie de la prise en charge .
Par ailleurs, le plan sésame traîne une lourde ardoise de 579 millions 313 672 F.Cfa dues aux différentes structures sanitaires du pays. L’explication avancée est que le financement est largement en deçà des besoins de couverture sociale des personnes âgées de 60 ans et plus. C’est du moins ce qu’a estimé hier, le Dr Koumé, coordonnateur national du plan, en présentant hier l’initiative devant un parterre de spécialistes. Selon lui, rien que les hôpitaux comme Dantec et Principal, le plan sésame reste leur devoir plus de 400 millions de F.Cfa.
Et d’autres hôpitaux comme ceux de Ourossogui, Thiès, Tambacounda et la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) sont également concernés par les factures impayées de cette initiative de solidarité initiée par le gouvernement depuis le 1er septembre 2006. Une initiative qui vise la gratuité des soins à l’ensemble des 650.000 personnes âgées, soit les 7% de la population vivant sur l’ensemble du territoire national. Le gériatre de l’Ipres a toutefois laissé entendre également que cinq structures sanitaires du pays n’ont pas encore touché le budget qui leur a été alloué pour la prise en charge de ces personnes âgées.
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