Les populations du quartier HLM Grand-Yoff ne sont pas contentes du calvaire qu’elles vivent. Un sentiment qui résulte du décapage de la route qui mène vers les deux voix de Liberté 6 en partant de l’autoroute et qui traverse leur quartier. Ces riverains se plaignent de la poussière que dégagent les nombreuses voitures qui circulent dans le coin.
Abdourahmane Diallo est un tenancier de Tangana (gargote pour restauration rapide). Son lieu de travail fait face à un Fast-food resté fermé en cette matinée de jeudi 14 octobre. M. Diallo est amer quand il évoque le calvaire qu’il endure avec cette pollution qu’engendre la poussière.
«En décapant la route, les ouvriers devaient penser à nous qui travaillons dans la restauration et à nos clients. Ils nous exposent ainsi à toutes sortes de maladies. A cause de la poussière, certains clients ne hésitent à venir se restaurer. C’est un manque à gagner important pour nous», regrette-t-il.
En effet, la route décapée est restée en l’état. Les travaux ayant commencé en pleine période d’hivernage, les ouvriers n’ont pas pu poser la couche de goudron pour la rendre plus praticable.
Moustapha Dièye est un habitant des HLM Grand-Yoff. Propriétaire d’une Renault 19 de couleur blanche, il n’est pas content de la situation qu’il vit quotidiennement. «Je suis obligé de laver ma voiture tous les matins à cause de la poussière», déplore-t-il, rajoutant que e sa maison est, également, envahie par la poussière ocre.
«Ma femme de ménage se lève chaque matin pour nettoyer la façade. Heureusement qu’elle est carrelée, la poussière s’enlève plus facilement. C’est pénible, mais on se dit que c’est une situation conjoncturelle qui ne va pas perdurer », se rassure-t-il.
Les chauffeurs de taxi qui connaissent la situation rechignent également à se rendre aux HLM Grand-Yoff. Ils n’hésitent pas à invoquer l’état des routes pour refuser de transporter un client vers cette destination. «Il est difficile de rouler sur ces routes. Nos voitures subissent trop de secousses aux HLM Grand-Yoff.
Ce n’est pas bon pour la mécanique des véhicules», soutiennent Lamine Diop et Moussa Fall, deux chauffeurs de taxi, trouvés à quelques encablures du quartier, sirotant leur café Touba.
«Ils doivent terminer ces travaux au plus vite», lance M. Diop, avant que son collègue Moussa Fall ne poursuive : «on sait que le goudron ne s’accommode pas à l’eau de pluie. C’est, peut-être, ce qui explique l’arrêt des travaux».
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les laveurs de voitures postés au rond-point de la cité Keur Khadim, devant la mairie de Grand-Yoff, se frottent les mains.
Abdoulaye Sène est l’un d’eux. De teint noir, la taille moyenne, il se réjouit de ses recettes quotidiennes, sans avancer les montants. «On ne se plaint pas. Beaucoup de propriétaires de voitures viennent ici. Ils sont un peu obligés avec l’état de cette route poussiéreuse», explique-t-il.
Moins cachottier que son camarade, Amadou Guèye lui, se confie. « Je gagne, en moyenne, 5.000 francs Cfa par jour. Quand les affaires ne sont pas très bonnes, je me retrouve avec 3.000 ou 3.500 francs Cfa de recette journalière », indique-t-il.
Mais en attendant que les travaux de construction de cette route redémarrent, le bonheur d’Amadou Gaye, le laveur de voiture, continuera de contraster avec la colère des populations des HLM Grand-Yoff.
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