Près de trois heures durant, le directeur de publication de Walf Grand Place, Jean Meïssa Diop, et son reporter Faydy Dramé ont poireauté, hier soir, dans les locaux de la Division des investigations criminelles (Dic). Non point parce qu’ils auraient rendu compte d’une information mettant en cause une personnalité de l’Etat, ni diffusé une quelconque fausse nouvelle, encore moins incité à la révolte. Si la crème de la police sénégalaise chargée de mener des investigations criminelles les ont entendus sur procès-verbal, après les avoir fait poireauter autant, c’est tout simplement parce qu’ils ont eu l’outrecuidance de citer la fille du tout puissant ministre de l’Intérieur comme étant impliquée dans une affaire de coups et blessures s’étant déroulée dans une boîte de nuit de la place. Une affaire pendante devant la justice à la suite d’une plainte déposée par la fille d’un autre ministre d’Etat, celui des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, contre le sieur El Hadji Malick Ndiaye.
Certes, la fille de Cheikh Tidiane Sy n’a pas été citée dans l’affaire ni en qualité de témoin ni à un autre titre, même si elle était présente sur les lieux au moment des faits. Selon Faydy Dramé, ‘ils (les éléments de la Dic, Ndlr) m'ont dit que les ministres Cheikh Tidiane Sy et Me Madiké Niang les ont appelés pour leur dire que leurs filles ne sont pas impliquées dans l'affaire. Je leur ai rétorqué que c'est une source que je ne peux pas divulguer qui m'a indiqué qu'il y avait aussi les filles de Cheikh Tidiane Sy et Me Madiké Niang dans cette affaire’. A la question des enquêteurs de savoir si le journaliste est prêt à faire un démenti indiquant que ces dernières ne sont pas impliquées dans l'affaire, Faydy Dramé répondra : ‘En me basant sur le procès-verbal indiquant que les filles des deux ministres n'en font pas partie, je ferai un démenti lundi prochain.’ Cela valait-il la peine que l’on instrumentalise une institution aussi sérieuse que la Dic ?
La Division des investigations criminelles a également auditionné, hier, trois responsables du Quotidien. Il s’agit d’Aminatou Mohamed Diop, Soro Diop et Mohamed Guèye interpellés pour diffusion de fausses nouvelles et incitation à la révolte. Il leur a été reproché deux articles parus le samedi 22 et le jeudi 27 août dernier. Dans le premier, il était question d’un sommet de crise convoqué par Me Wade en Suisse à la suite de la parution du dernier brûlot d’Abdou Latif Coulibaly. Quant au second, il explique en détail les vacances du président de la République en Suisse.Selon Aminatou Mohamed Diop, qui a porté la voix de ses confrères du Quotidien, les éléments de la Dic leur ont demandé de révéler leurs sources, ce qu'ils ont refusé catégoriquement.
Ensuite, poursuit-elle, ‘ils nous ont demandé si nous confirmons bien ce que nous avons écrit et nous avons répondu par l’affirmative. Ils nous ont ensuite demandé de faire un démenti dans notre journal, ce que nous avons refusé’. Libérés hier à zéro heure passée, tous les cinq journalistes de Walf Grand Place et du Quotidien sont invités à se présenter à nouveau à la Dic lundi prochain à 9 h.
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