Le Vendredi saint, les chrétiens ont l’obligation de jeûner en faisant cet effort de mortification pour partager le deuil de la souffrance et de la mort du Christ. Au Sénégal, les familles chrétiennes rompent le jeûne de ce jour avec le ngalakh. Interpellé sur cette pratique devenue une tradition, le curé de la paroisse Saint Joseph de la Médina, le père Antoine Ndong informe que la consommation du ngalakh le Vendredi Saint, n’est pas une prescription biblique, ni de l’Eglise universelle, mais plutôt une particularité de l’Eglise du Sénégal. «C’est une pratique unique à la société sénégalaise. Dans l’Eglise, il y a des pratiques de l’Eglise universelle. Mais dans cette pratique de l’Eglise universelle, il y a les lois particulières, qui sont propres à un pays. Et si ces lois, n’empiètent pas sur la foi des fidèles, alors l’Eglise les accepte sous le couvert de l’inculturation, afin de permettre aux fidèles de mieux vivre leur croyance», explique-t-il.
La pratique du ngalakh au Sénégal, le Vendredi saint, est un signe de partage et de charité, une manière de communier avec les autres, notamment «nos frères musulmans, qui eux aussi, lors de la fête du mouton partagent leur viande avec nous». Un «signe de partage et de communion», insiste le Père Ndong selon qui celui qui ne fait pas du ngalakh le Vendredi Saint, «n’a pas péché. Car ce n’est pas une prescription biblique».
Pourtant, de plus en plus le symbolisme du ngalakh prend le pas sur la cérémonie religieuse du Vendredi Saint. Un déboire que le père curé de Saint Joseph explique par le fait que les gens préfèrent «ce qui est particulier à ce qui est essentiel». Ayant remarqué cette mauvaise interprétation, les ecclésiastiques attirent de plus en plus l’attention des fidèles sur cet état de fait. D’ailleurs, renseigne l’abbé Antoine Ndong, «dans l’archidiocèse de Dakar, on demande sur certaines paroisses aux fidèles de sacrifier à la pratique du ngalakh, le Samedi Saint au lieu du Vendredi Saint, afin de mieux suivre les célébrations importantes du Vendredi Saint que sont le chemin de la Croix et la vénération de la Croix».
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