Le gouvernement du Sénégal a officiellement pris la décision de suspendre le prélèvement de taxes sur le riz, le sucre, le lait… pour stopper la flambée des prix dont le consommateur souffre depuis quelque temps. Seulement, cette mesure n’a encore aucun effet constaté sur le prix des denrées de première nécessité. Aussi la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) entend-elle mener une marche de protestation contre le maintien des coûts.
Le Premier ministre, Aguibou Soumaré, avait convié les centrales syndicales, le 10 juillet dernier, pour leur faire part de la décision du gouvernement de suspendre le prélèvement des taxes sur les denrées de première nécessité. La rencontre avait également permis une concertation avec les délégués syndicaux pour trouver des solutions allant dans le sens de mettre des garde-fous contre la hausse récurrente des prix. Ainsi, sont ressorties de la concertation avec les centrales syndicales, des propositions comme celles d’installer un numéro vert pour les consommateurs, de mettre en place un service de contrôle des prix et un magasin de référence sur des bases nouvelles.
Seulement, note le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro, les impacts de la suspension des taxes n’ont pas été sentis sur les denrées, ‘les prix persistent’, constate-t-il. Aux prix élevés, s’ajoutent le coût élevé de la location à Dakar et la reprise des coupures d’électricité intempestives. Et c’est contre tout cela, annonce Mody Guiro, que ‘la Cnts va organiser une marche pacifique de protestation’. La manifestation qui est prévue le 27 juillet aura comme point de départ, la Rts et devrait se terminer à la place du tirailleur sénégalais.
Pour donner un caractère ‘mémorable’ à la marche, le chef de file de la Cnts en appelle à la mobilisation de ‘tous les syndicats affiliés à la centrale syndicale’. La manifestation sera également l’occasion pour les syndicalistes d’inviter le gouvernement à accompagner le secteur privé. Car, selon Mody Guiro, beaucoup d’entreprises commencent à battre de l’aile et ‘il faut veiller à l’intérêt des travailleurs’. De plus, ajoute-t-il, ‘le privé n’a pas connu une augmentation des salaires depuis plusieurs années’, alors qu’on assiste à un surenchérissement du coût de la vie. Le secrétaire général du Cnts estime qu’’on ne peut pas lutter contre la pauvreté et la corruption sans, pour autant, protéger les citoyens’. Aussi, conseille-t-il, l’Etat doit revoir la libéralisation de certains secteurs pour éviter que des malintentionnés ne ‘s’enrichissent sur le dos des consommateurs’.
La question de l’impôt que le travailleur paie à l’Etat est un autre point sur lequel les travailleurs syndiqués vont se faire entendre. Ils veulent que cet impôt soit évalué en fonction de l’avoir du travailleur. Mody Guiro estime qu’’un ministre ou une quelconque autorité ne doit pas payer moins d’impôts que l’ouvrier de 7e catégorie’.
La deuxième phase du plan d’action de la centrale syndicale, après la marche de protestation, est le dépôt d’un préavis de grève, toujours, en priorité, pour une baisse effective des prix.
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