(Correspondance) - L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) se dit en phase avec les cheminots dans leur bras de fer avec la direction générale de la société de chemin de fer, Transrail. Laquelle société projette de licencier, ‘pour des raisons économiques’, 376 de ses agents.
Aussi, l’assemblée générale, tenue hier par le front unitaire regroupant les différents mouvements syndicaux cheminots de Transrail, a-t-elle été marquée par la présence de Mamadou Diop ‘Castro’, secrétaire général adjoint de l’Unsas. Pour ce dernier, la décision que vient de prendre la direction de Transrail est complètement en déphasage avec les projets déclinés par le chef de l’Etat quant à sa politique ferroviaire. ‘La libéralisation aveugle et les privatisations sauvages ont fini de mettre à genou l’économie nationale’, dit-il avant de poursuivre pour dire que Transrail vit une situation regrettable à tout point de vie.
Une situation qui, selon Castro, est la conséquence d’une mauvaise gestion gabegique, faite de gaspillage et de népotisme avec à la clé une mise à genoux d’une entreprise qui tente aujourd’hui de se refaire sur le dos des travailleurs. ‘L’Unsas ne saurait cautionner ce plan social qui annonce la mort programmée du service public du transport’, prévient le secrétaire général adjoint de ladite centrale syndicale. Aussi, estime-t-il que l’appel du ministre des Transports, même s’il est tardif, doit être considéré à sa juste dimension. Mais au-delà, Mamadou Diop ‘Castro’ est d’avis que le Premier ministre, en tant que natif de Thiès, doit s’intéresser à ce qui se passe dans sa ville et en particulier à Transrail. Tout comme d’ailleurs, poursuit-il, le ministre des Transports qui doit pouvoir assurer pleinement et entièrement sa tutelle pour appeler à des discussions entre les travailleurs et leur employeur. Dans la même lancée, le syndicaliste pense que le ministre de la Fonction publique devrait pouvoir installer une dynamique de concertations et de négociations autour de Transrail. Toutes considérations qui feront dire à Castro que ‘le Sénégal a mal dans une gouvernance aveugle’.
Aux dernières nouvelles, selon le secrétaire administratif de Satrail/Unsas, Mame Demba Diakhaté, le ministre de tutelle a reçu les secrétaires généraux et administratifs du front de 13 heures à 16 heures, ce mercredi. Une rencontre pendant laquelle le ministre avouera, dit-il, n’avoir reçu le plan de licenciement que mardi dernier. Ainsi, le ministre les a assurés de sa décision d’adresser une correspondance au directeur général de Transrail, Eric Peiffer, afin de lui dire d’arrêter le processus et de n’entreprendre aucun licenciement sans l’avis des Etats sénégalais et maliens.
En outre, le ministre leur aurait promis, rapporte Mame Demba Diakhaté, de venir personnellement à Thiès le 17 de ce mois pour une visite de travail afin de trouver avec les différentes parties concernées une solution de sortie de crise. Des promesses qui seront de nature à conduire le front à décider de surseoir au mot d’ordre de grève générale pris le matin même par l’assemblée générale. Ce mot d’ordre devait marquer le démarrage de leur second plan d’actions.
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