Prolifération des écoles de formation en santé : Le ministère de la Santé pour un assainissement du milieu

La prolifération des écoles de formation en santé à Dakar et dans les régions commence à inquiéter les autorités de tutelle. La qualité de la formation étant essentielle dès lors qu’il s’agit de la santé des populations, ces autorités envisagent de ne plus se limiter aux inspections.

‘La pratique de la santé est trop sérieuse pour qu’on laisse cette pratique se faire dans n’importe quelle condition. La qualité de formation est essentielle’. Le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de la Prévention médicale, le Docteur Farba Lamine Sall qui s’exprimait hier, a ainsi mis le doigt sur la plaie. Présidant au nom du ministre la cérémonie de remise de diplômes de l’Ecole supérieure de santé à Sorano, il a plaidé pour une plus grande vigilance. ‘Il faut résolument travailler à ce que les inspections se fassent avec plus de pragmatisme et pourquoi pas même amener à changer le dispositif. L’ouverture d’une école en santé ne doit pas seulement se faire sur la base d’une déclaration. Il faut qu’il y ait un cahier de charges qui soit soumis à ceux qui seraient tentés de se lancer dans la pratique’, souligne le Dr Sall, ajoutant qu’il faut veiller à ce que le cahier de charges soit respecté.

A Dakar et dans certaines régions du Sénégal, on assiste à une prolifération des écoles de formation en santé. Ces dernières répondent-elles aux normes ? Offrent-elles toutes les garanties pour une formation de qualité ? Autant de questions qui interpellent les autorités, en l’occurrence le ministère de la Santé, ainsi que celui de la Formation professionnelle et de l’Enseignement technique.

Selon Farba Lamine Sall, il faut souhaiter que cette formation soit de qualité et que les populations puissent être soignées par des personnes à compétences avérées. C’est ainsi qu’au niveau du ministère de la Santé, les responsables travaillent en étroite collaboration avec le ministère de la Formation professionnelle pour trouver les moyens de bien suivre ce qui se fait dans le domaine de la formation en santé. D’ailleurs, une séance de travail effectuée avant-hier avec le directeur de cabinet du ministère de la Formation professionnelle réitère l’engagement des autorités pour un encadrement plus rapproché. Toutefois, Farba Lamine Sall reconnaît qu’il y a des efforts à faire dans ce domaine et qu’il faudrait travailler à assainir ce secteur.

Trente-quatre sages-femmes, trente-trois infirmières et infirmiers et cinq techniciens supérieurs en santé, tel est le lot de diplômés qui constituent la seconde promotion de feu Docteur Issa Mbaye Samb, sortie hier de l’Ecole supérieure en santé. Une offre de plus en ressources humaines pour une meilleure possibilité de prise en charge des questions de santé qui se posent dans notre pays. En ce qui concerne leur insertion, il est certain que l’Etat ainsi que d’autres employeurs comme les cliniques privées et d’autres organismes se serviront dans cette disponibilité de ressources humaines.

Major de la promotion infirmier, Pape Demba Fall est conscient de la charge de travail qui l’attend. Ayant servi auparavant dans un poste de santé situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Linguère, l’infirmier Pape Demba Fall s’est dit satisfait de cette formation qui lui a permis d’améliorer ses capacités. Sa collègue Khadidjatou Diop, major de la promotion sage-femme, a eu écho des critiques formulées sur le dos des sages-femmes. Critiques que le diplômé verse dans une incertaine incompréhension chez les malades sur les femmes en travail. De son avis, il suffit de prêter une oreille attentive aux patientes et de ne pas transférer ses traits caractériels sur elles.