Révision des accords de coopération militaire : Dakar et Bissau lancent la chasse aux narcotrafiquants

La frontière commune de plus de 300 kilomètres que se partagent le Sénégal et la Guinée-Bissau est en passe de devenir un terrain conquis pour les narcotrafiquants, les voleurs de bétail et les bandes armées subversives de part et d’autre. Cette situation d’insécurité, qui n’a que trop duré, préoccupe au plus haut niveau les autorités de Dakar et de Bissau.

Le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants de la liberté de la patrie de la Guinée-Bissau, Aristide Ocante Da Silva et son homologue des Forces armées du Sénégal, le ministre d’Etat Abdoulaye Baldé ont affiché hier, à Dakar, leur ferme volonté de mettre fin à la prolifération des narcotrafiquants, des bandes armées subversives et des voleurs de bétail qui opèrent de part et d’autre le long de la frontière ‘poreuse’ entre les deux pays. ‘La particularité de nos frontières, c’est qu’elles sont poreuses du fait que ce sont souvent les mêmes familles ou les mêmes types de populations qui vivent des deux côtés de la frontière. Les trafiquants de drogues, d’armes légères, les voleurs de bétail, les mouvements subversifs utilisent ces frontières pour commettre leurs exactions. Mais nous avons affiché notre volonté de lutter contre cela pour faire de ces frontières des espaces prioritaires d’intégration économique’, indique le ministre sénégalais des Forces armées, Abdoulaye Baldé. A ce sujet, le ministre d’Etat promet que les deux pays ne ménageront aucun effort pour faire régner la paix et la sécurité au niveau de la frontière commune. Abondant dans le même sens, le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants de la liberté de la patrie de la Guinée-Bissau, Aristide Ocante Da Silva, note : ‘Ce que nous voulons, c’est que la paix et la sécurité reviennent à la frontière intérieure commune entre nos deux pays pour une libre circulation des personnes et des biens’.

Les deux ministres en ont fait la promesse, lors de la séance de travail de révision des accords entre le Sénégal et la Guinée-Bissau et qui datent de 1975. Ainsi, pour mieux lutter contre le grand banditisme transfrontalier, les trafiquants de drogue et d’armes légères, les menaces terroristes, les mouvements subversifs, une révision des accords de défense militaire entre Dakar et Bissau s’impose. Il s’agit de l’accord de coopération de 1975 et de son protocole d’application, signé à Bissau le 27 juillet 1990. Et c’est à cette révision que les deux ministres des Forces armées et leurs collaborateurs vont s’atteler pour les adapter au contexte actuel, marqué par de nouvelles menaces sécuritaires. Les lignes directrices de ce nouvel accord de coopération militaire entre le pays du président Abdoulaye Wade et celui de Malang Bacaï Sanha porteront sur l’échange d’informations, l’assistance logistique, la santé militaire et la formation, entre autres domaines.

En effet, souligne le ministre Abdoulaye Baldé, ‘aujourd’hui plus que jamais, le devoir nous appelle à une solidarité exemplaire pour assumer le destin de nos pays face aux multiples défis contemporains’. Il ajoutera que c’est sans doute ce qui fonde le plaidoyer permanent de Me Abdoulaye Wade auprès des instances internationales ‘pour la stabilité et le développement de la République de Guinée-Bissau dont dépendent, en grande partie, la stabilité, la paix et l’essor économique de notre sous région’. Les deux délégations ont prévu aussi de se pencher sur le tracé de la frontière terrestre commune et maritime en vue ‘de mettre un terme à toutes les velléités tendant à troubler la quiétude et la sérénité de nos populations’. Ce samedi, le ministre bissau-guinéen de la Défense prendra part au stade Léopold Sédar Senghor aux festivités marquant le lancement de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal.