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REACTION - Après le viol suivi du meurtre de l’une d’entre elles : Les employées de maison menacent de marcher

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REACTION - Après le viol suivi du meurtre de l’une d’entre elles : Les employées de maison menacent de marcher

Le viol suivi du meurtre de Yacine Diaw, une employée de maison opérant chez un vieil homme, âgé de 84 ans et demeurant au quartier Baobab, a indigné l’Association des employées de maison. Ces dernières menacent de descendre dans la rue, suite à la réunion qu’elles ont prévue, ce dimanche, avec comme slogan : «Plus jamais ça.»

L’air plutôt préoccupé, les lèvres suspendues au téléphone, ce petit bout de femme, apparemment très affairée, est en pleine conversation téléphonique quand sa secrétaire nous a introduite dans son bureau sis au Stade Demba Diop. Elle, c’est Daba Ndour, présidente des femmes employées de maison yéwou yété. Interrogée sur les raisons de ce remue-ménage autour de son bureau, elle explique : «Je suis en train de réunir toutes les associations, qui s’activent dans ce domaine pour une assemblée générale prévue ce dimanche.» Le but de cette réunion, poursuit cette dernière, «sera de trouver une date pour descendre dans la rue et protester contre ce qui s’est passé, avant-hier (mercredi), au quartier Baobab», martèle-t-elle.

Sous ce rapport, Mme Ndour fait allusion à un présumé viol suivi d’un meurtre sur la personne de Yacine Diaw, une fille de 18 ans, employée de maison, chez un vieil homme âgé de 84 ans vivant seul à la villa n° 722 de la Sicap Baobab, assassinée avant-hier.

Ce drame est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, estime Mme Ndour : «Nous avons mis sous silence toutes les misères que nous vivons, quotidiennement, chez nos employeurs, mais maintenant, c’est terminer. Nous n’accepterons plus d’être écrasé et j’y veillerai personnellement», menace la bonne-dame.

Depuis sa création, il y a de cela deux ans, l’association a sous sa responsabilité plus de 600 filles, âgées de plus de 21 ans et placer tous dans des maisons. Le Smic (Salaire minimum interprofessionnel de croissance) est de 25 mille francs Cfa et la plupart de ses filles viennent de l’intérieur du pays. Toutefois, l’association exige une carte d’identité de l’employeur et de l’employé, par mesure de sécurité. «Nous avons commencé à demander la carte d’identité des employeurs, le jour ou l’un d’entre eux a disparu avec une de nos filles. Jusqu’à présent, on ne l’a pas retrouver», raconte Daba Ndour. Cependant, Mme Ndour affirme qu’elle est confrontée, quotidiennement, à des problèmes avec les employeurs sur la manière de traiter les bonnes : «Des fois, tu vois des filles qui te disent qu’après avoir préparé le repas, elle n’ont droit qu’au reste et, parfois, la croûte. Et, je trouve cela inhumain», se désole-t-elle.

Sur ce, elle entame un long plaidoyer, le visage parfois sévère, elle s’offusque du comportement de certain de nos concitoyens qui, par ailleurs, ne considèrent pas les bonnes comme des êtres humains : «Nombre de nos filles se plaignent qu’elles passent la nuit sur le palier, sur la terrasse et le comble de tous, même la cuisine fait office de chambre de bonne», assure-t-elle.

Pour réagir à cet état de fait, Daba Ndour déclare qu’elle retire, purement et simplement, leurs éléments pour les placer ailleurs. Par la suite, le nom et le numéro de téléphone de cet employeur incriminé sera communiqué à toutes les autres associations, qui s’investissent dans ce domaine et, plus jamais, cette personne n’aura de bonne par l’intermédiaire des associations.

Déranger parfois par quelques coups de téléphone reçus ça et là, elle s’excuse et poursuit : «Vous voyez, mes consœurs sont en train de répondre favorablement à mon appel», tonne-t-elle.

La révolte des techniciennes de surface risque de faire chauffer la capitale. Car, à voir la détermination des personnes qui s’activent dans ce domaine, cette marche, si elle a lieu, risque d’être une réussite certaine. «Ce n’est que le début d’une lutte pour le respect et le changement de statut des bonnes», tente d’assurer la présidente des employées de maison, Mme Daba Ndour.



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