Le renflouement du bateau Le Joola se précise. La commission européenne s'engage à accompagner techniquement et financièrement le nouveau plan retenu par les familles des victimes pour renflouer Le Joola. Le plan vise le déplacement de l'épave des eaux gambiennes à quelques 500 m de la plage de Kafountine.
Rien ne s'oppose désormais au renflouement du bateau Le Joola. L'avis est du porte-parole de l'Association des familles des victimes du Joola (Asfvj). A en croire Boubacar Ba, qui faisait face, hier, à la presse, le prétexte de manque de moyens brandi jusqu'ici par l'Etat ne tient plus.
D'autant plus que la Commission européenne a montré toute sa disponibilité pour accompagner aussi bien l'étude de faisabilité que l'opération de renflouement du Joola. Un acquis obtenu suite à l'audience que le Commissaire européen, Louis Michel, en charge des questions de développement et de l'action humanitaire, a accordée le 12 octobre dernier aux membres de l'Asfvj. Une rencontre qui s'est tenue à Bruxelles, dans le cadre de la tournée de l'association en Europe.
Le plan de faisabilité du renflouement du bateau le Joola, réalisé par les familles des victimes, propose le déplacement de l'épave du bateau des eaux gambiennes jusqu'à la hauteur de Kafountine, à 500 m de la plage et l'érection d'un monument au-dessus de l'épave. L'autre proposition faite par le plan est de mettre les corps non identifiés coincés dans l'épave dans une tombe commune qui sera creusée sur la plage de Kafountine, avec une stèle sur laquelle l'on gravera tous les noms des victimes du naufrage. Il reste que, précise Boubacar Bâ, les objets retrouvés et reconnus par les parents des victimes seront restitués à ces derniers.
Le plan présenté au président de la République depuis deux ans a séduit le représentant de la Commission européenne qui, de l'avis du porte-parole de l'Afvj, s'est porté garant de le relancer et le défendre auprès des autorités du pays, avec comme argumentaire la garantie d'accompagner financièrement et techniquement la réalisation du projet. D'ailleurs, signale Boubacar Bâ, le commissaire européen s'est déjà entretenu avec le président de la République sur la question de renflouement du bateau. En outre, Louis Michel s'est proposé de mener les démarches nécessaires auprès de la société belgo-allemande, considérée comme numéro un mondial dans le domaine de renflouement des épaves pour mener l'expertise technique et financière de la faisabilité du projet. Une opération qui ne tardera pas à démarrer, laisse entendre Boubacar Bâ.
Le porte-parole de l'association des familles des victimes a profité de la rencontre avec la presse pour marquer son désaccord par rapport à la plainte des parents des victimes françaises contre des autorités sénégalaises. Selon lui, la démarche de ces familles est sous-tendue par des ‘objectifs inavoués’. Surtout que, avance-t-il, ‘parmi les personnes citées, il y en a qui n'ont pas de responsabilités dans la catastrophe du Joola’. Ainsi vont-ils ‘se dresser pour que l'image du Sénégal ne soit pas sapée’.
Le maire du Ziguinchor en a, par ailleurs, pris pour son grade. Les membres de l'Afvj ont fustigé la politique de Robert Sagna. Une politique qui a visé à trouver des aéroglisseurs ‘âgés de 39 ans’ pour desservir la Casamance. L'attitude de Robert Sagna est jugée désolante par Boubacar Ba. Ceci, du fait qu'‘il ne s'agit pas de trouver de la ferraille pour faire du bricolage mais de trouver des navires corrects, pouvant assurer la sécurité des Sénégalais’.
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