[ Photos ] Souleymane Diounaméré, un des rescapés de « Pa Tang Hol » : « Aucun rappeur n’a été touché à la fusillade du concert de rap de Lobaly »

« Un septuagénaire matamois, se sentant visé par des refrains entonnés par de jeunes rappeurs, a sorti son fusil pour tirer sur la foule, faisant quatre blessés graves parmi la jeune assistance et les rappeurs », apprend-t-on par Rfm qui poursuit en disant que « Pa Tang Hol », comme l’appellent les jeunes matamois qui connaissent sa fougue colérique, n’a pas particulièrement apprécié des refrains dénonciateurs entonnés par les jeunes dans une chanson ». Cependant, interrogé par nos soins à l’Hôpital de Oursoosogui, un des blessés répondant au nom de Souleymane Diounaméré dira : « Aucun rappeur n’a été touché par cette affaire. Le vieux Oumar Dia, un retraité de France vivant dans notre village à Lobaly, département de Kanel a tiré sur nous, avant même que le concert ne débute ».

Selon Diounaméré : « Le crépitements de son fusil a eu lieu avant même le démarrage de la soirée. En premier lieu, il m’a touché à l’épaule gauche où on a retrouvé plus de 10 petits plombs. Mais quand je disais qu’il m’a cassé le bras, courant vers mes camarades, personne ne me prenait au sérieux. Tous avaient assimilé le premier crépitement de son fusil à un pétard. Mais il récidivera en tirant une deuxième et même une troisième fois. Au moment où mon corps brûlait sous la chaleur des plombs alors qu’un passant m’attachait l’épaule qui saignait à volonté, le groupe de mes amis Abasse Koné, Dramane Ndiaye, Hamtah Diallo et Athia Bâ, tous élèves, touchés respectivement à la jambe droite, à la main gauche, à l’épaule gauche comme moi, et au sein et cou, me dépassèrent en courant. Même mon aide-soignant prendra la poudre d’escampette, me laissant seul avec mes douleurs ». Toujours selon le jeune Souleymane Diounaméré : « Nous ne sommes ni rappeurs ni organisateurs de ce concert. Nous étions de simples spectateurs. Moi, je suis un talibé à l’école coranique de Thierno Hamady Mari Bâ de Haouré. Mais j’étais venu passer la Tabaski à mon village de Lobaly ». A en croire Diounaméré : « Je ne comprends pas que ce vieux qui, jadis était calme et ne parlait à personne se lève comme ça pour tirer sur des gens. D’ailleurs, si comme on le dit, c’est la chanson des rappeurs qui le dérange, pourquoi n’a-t-il pas attendu que ces derniers soient sur le podium pour qu’il s’en prenne à eux. Pourquoi n’a-t-il pas tiré sur ses enfants ? Il en a laissé beaucoup et plus dodus que nous, chez lui. Nous souhaitons qu’il soit exceptionnellement bien châtié pour son coup prémédité. Il s’est même autorisé une récidive en tirant trois fois de suite ».  Et comment, vous sentez-vous maintenant ? « Bien. Mais pour le moment, nous ne pouvons rien dire sur notre état de santé. Nous attendons demain le retour des médecins qui étaient aussi partis fêter la Tabaski en famille », ajoute Souleymane Diounaméré.

Enfin pour ceux qui ne le savent pas, Lobaly est un village de l’arrondissement de Semmé dans le Damga à la lisière du Guidimakha dans le pays soninké, zone frontalière avec la Mauritanie, donc grand carrefour…

Affaire à suivre !