Un groupe d'adhérents à une coopérative de l'«Amicale des personnels de la présidence de la République (Appr) » menace de se présenter les prochains jours à la Bhs pour réclamer leur argent. Des membres qui se posent moult questions sur la gestion de cette coopérative appelée «Wa Keur Gorgui », mise sur pied pour faciliter l'obtention de logements ou de parcelles à usage d’habitation pour les employés de la présidence.
Où sont passés les fonds versés par le personnel de la présidence de la République dans le cadre de la coopérative «Wa Keur Gorgui » ? Une question qui a sans doute installé la gêne sur l'avenue Léopold Sédar Senghor, après des velléités affichées par un groupe d'adhérents de faire la lumière sur cette affaire.
Mais, compte tenu de l'institution qui abrite cette coopérative, presque personne ne veut se mouiller en évoquant cette affaire. Ils ne sont pas nombreux à accepter d'en parler. Les rares adhérents qui ont décidé courageusement de mettre cette affaire dans la rue s’entourent de beaucoup de garantie avant de le faire.
En effet, quatre ans après son lancement, cette coopérative appelée «Wa .Keur Gorgui» baigne dans un épais brouillard qui bouche la vue aux adhérents constitués par la «presque totalité du personnel de la présidence de la République». Au début, elle était limitée au personnel du secrétariat de la présidence de la République, avant d'être élargie aux éléments de la garde présidentielle y compris l'escadron des gardes rouges. Ceux-ci, souligne une source, ont dû franchir beaucoup d'obstacles avant d'être acceptés dans cette coopérative dont le droit d'adhésion est fixé à 5000 francs. Chaque adhérent devait également s'acquitter d'un apport personnel de 500.000 francs. «Certains ont versé immédiatement le droit d'adhésion et l'apport personnel, alors que d'autres ont dû contracter des prêts pour cela», renseigne, sous le couvert de l'anonymat, un membre.
Depuis, c'est le silence. Aucun site n'a été trouvé et aucune correspondance envoyée aux adhérents pour les informer des activités de la coopérative. «Une fois, ils nous ont réclamé des photos pour la carte de membre», fait savoir un des adhérents, la carte de membre brandie à l'appui. Ce même adhérent a précisé que la coopérative « Wa-Keur-Gorgui » compte « plus de 400 membres».
Flou entretenu
Des investigations menées par nos soins, il ressort que plusieurs adhérents ont manifesté le souhait de retirer leur argent. L'information n'a pu être recoupée du côté de la Bhs où le mot d'ordre est le silence. Malgré le document que nous détenons et sur lequel il est bien précisé qu’un compte portant le numéro 01…06E…a été ouvert à la Bhs pour la coopérative « Wa Keur Gorgui ». Non plus à Malika, où l’on aurait envisagé de donner un coup de pouce à «Wa Keur Gorgui» : les personnes rencontrées à la mairie ne confirment ni n'infirment l'existence d'un site réservé à la coopérative. Ce flou entretenu renforce le blues dans lequel se trouvent certains parmi les adhérents qui comptaient sur cette coopérative pour trouver un toit à leur famille.
Plus grave, certains membres de " Wa.Keur Gogui" ont été mutés dans le cadre d'une rotation normale des effectifs et se trouvent ainsi éloignés du «noyau dur» de cette coopérative.
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