Pour donner de l’élan aux programmes de Planification familiale, qui manquent énormément de ressources financières, un soutien est destiné à 9 pays d’Afrique et d’Asie qui vont s’appuyer sur des célébrités pour mener le plaidoyer pour l’accès universel à la contraception.
(Kampala) - De l’espoir pour les 200 millions de femmes dans le monde qui ont des besoins non satisfaits en Planification familiale ! En effet, un projet financé conjointement par la Fondation Bill Gates, le David et Lucile Packard Fondation à hauteur de 12 millions de dollars (environ 5 milliards de FCfa) va soutenir la Planification familiale qui peine, depuis plus d’une décennie d’années, à disposer de fonds adéquats pour appuyer les femmes qui souhaitent espacer la naissance de leurs enfants. L’annonce a été faite lors de la Conférence internationale sur la Planification familiale tenue du 15 au 18 novembre 2009 à Kampala en Ouganda.
L’objectif de ce projet, qui va s’étaler sur trois ans, est de renforcer les capacités des pays en développement à faire le plaidoyer pour l’accès universel à la Santé de la reproduction. Cela grâce à « l’augmentation des subventions, à l’amélioration de l’environnement politique et à une visibilité croissante de la Planification familiale au niveau local, national et international ».
Exécuté dans 9 pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud, ce projet concerne aussi le Sénégal où les interventions vont démarrer à partir de janvier 2010. Signalons que dans notre pays 800.000 femmes souhaitent bénéficier d’une méthode contraceptive, mais n’ont pas accès aux services et produits de la contraception.
Utiliser des célébrités
Pour Pape Gaye, président d’IntraHealth International, ce projet cible essentiellement les zones urbaines, parce qu’il est constaté que les populations vivent en majorité dans les zones urbaines et périurbaines. D’ailleurs, si le Sénégal a été choisi, c’est parce qu’estime-t-il, « le taux d’urbanisation y est de 42% ». Et d’ajouter que la Fondation Bill Gates s’intéresse aux pauvres en milieu urbain, surtout que les structures implantées dans ces zones ne tiennent pas toujours compte de cette population qui n’est ni urbaine ni rurale. « En Planification familiale, il faut réfléchir sur des stratégies pour toucher ces populations dont les préoccupations ne sont pas prises en compte par les structures fixes comme les centres de Santé et les hôpitaux », a notamment indiqué le président d’IntraHealth International.
Au Sénégal, les interventions sont prévues dans les villes de Pikine, Guédiawaye, Mbao avant leur extension vers d’autres zones urbaines, explique le Dr Bocar Daff, chef de la Division de la Santé de la reproduction du ministère de la Santé qui précise qu’elles vont se faire à travers IntraHealth International et Fhi (Family health international).
Selon le chargé de programme de Population et Santé de la reproduction de David et Lucille Packard Fondation, « le succès de cette initiative dépendra de l’engagement des champions locaux et du soutien politique pour la Planification familiale ».
S’agissant de la création de ces champions qui sont des leaders locaux, Harry Joosseery, secrétaire exécutif de « Partenariat en population et développement », souligne que leur rôle est d’élever la voix dans les pays du Sud pour s’approprier les programmes de Planification familiale. Il sera question pour eux de mener le plaidoyer pour exiger l’accès à la contraception et aux services de Santé de la reproduction.
Parlant concrètement du cas du Sénégal, M. Joosseery indique qu’ils sont en train de travailler pour créer une équipe de champions qui seront choisis parmi les fortes personnalités. Dans ce cadre, révèle-t-il : « Il y a des célébrités qui ne connaissent pas la Planification familiale que nous allons former ». Et l’ultime objectif, selon lui, est de créer un environnement propice pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd).
Maïmouna GUEYE (Envoyée spéciale en Ouganda)
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