Le feu couve à Hann-Maristes où dans la nuit du jeudi au vendredi dernier , les populations ont fait face à un détachement de la gendarmerie dépêché sur les lieux pour superviser le morcellement d’un site destiné à l’origine à l’érection d’un terrain de football. Très en colère , les populations qui ces derniers mois ont assisté impuissantes au morcellement et à la vente de tous les espaces sur lesquels devaient être construits des équipements collectifs , accusent –documents à l’appui- les services de la présidence et de la gouvernance de Dakar. Des documents que ces populations regroupées en un collectif menacent de porter au grand jour.
Confrontées de manière récurrente au morcellement et à la vente à des particuliers de terrains devant abriter des équipements collectifs , les populations de Hann-Maristes ont laissé éclater leur colère ce week-end. En effet dans cette localité située non loin des chantiers de l’autoroute à péage tous les sites qui avaient été réservés aux équipements collectifs ( école, poste de santé, espaces verts) dans le plan délivré par la Scat-Urbam ont été morcelés puis vendus à des particuliers. Des cessions qui sonnent comme un désaveu pour le premier ministre Hadjibou Soumaré qui en son temps par une correspondance datée du 19 septembre 2007 et enregistrée sous le numéro 3401-PM/ CAB donnait des instructions fermes à Oumar Sarr ministre de l’urbanisme de l’habitat et de la construction , pour l’arrêt immédiat du morcellement des réserves foncières à Hann-Maristes. Une circulaire du premier ministre qui réagissait ainsi à la saisine de ses services par le ministre des transport terrestres et des transport aériens de l’époque. Qu’est ce qui s’est alors passé entre-temps pour que la note du premier ministre soit superbement ignorée pour permettre ainsi à la spéculation foncière de reprendre de plus belle ? Pour le collectif des habitants de Hann-Maristes qui a fait face pendant toute la matinée du vendredi dernier à un détachement de la gendarmerie, il ne fait aucun doute que les signataires des actes autorisant la vente de ces terrains sont tapis à la gouvernance. « Ces actes s’opèrent dans l’opacité totale et revêtent toujours un cachet administratif » s’étonnent les membres du collectif des habitants de Hann-Maristes. Plus grave relèvent ces mêmes habitants des responsables au ministère de l’urbanisme et des finances, à la gouvernance de même que des cadres dirigeants de l’ex-société Scat-Urbam sont à chaque fois « attributaires de baux alors que la loi interdit à toute personne de bénéficier de plus d’un bail dans la région de Dakar ». Il faut relever qu’au cours des investigations menées par nos soins nous avons pu constater une spéculation foncière qui se développe autour de ces baux qui sont reversés sur le marché. Du côté de la gouvernance personne n’a voulu répondre à nos interrogations. Tout le contraire de la mairie de Hann-Bel –Air où le maire Amadou Dia interpellé par nos soins a dit « tout ignorer de cette affaire ». Cela malgré les déclarations du collectif qui l’installent au cœur de cette affaire de vente de sites prévus pour recevoir des équipements collectifs.
Après l’éclatement de cette affaire, un des attributaires de baux a tenu à nous rendre visite pour s’expliquer. Selon Sagar Diop -c’est son nom- les baux ont été attribués dans une totale transparence. Et toujours selon Sagar , d’autres motivations sur lesquelles il promet de revenir seraient à l’origine de cette « agitation orchestrée par un certain Cheikh Thiam »
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