La Tabaski approche à grands pas et les jours qui nous séparent de cette belle fête se comptent sur les doigts d’une seule main. Ce qui augmente le stress et l’angoisse chez nombre de chefs de familles qui n’ont pas encore fait le tour des points de vente éparpillés dans toute la ville de Dakar et sa banlieue. Même si c’est un secret de polichinelle : malgré les facilitations accordées par les autorités aux propriétaires de bétails, les prix n’ont jamais été aussi chers. Le Messager s’est rendu sur les points de vente de la Patte d’Oie et de Seras pour tâter le pouls du marché de moutons en cette vielle de l’Aïd El Kébir.
La fête musulmane qui mobilise sans doute le plus l’attention de nos compatriotes grands fêtards devant l’éternel, l’Aïd El Kébir communément appelée la Tabaski sera célébrée le mercredi 11 janvier prochain. Les différents marchés de Dakar et de sa banlieue sont assaillis depuis plusieurs jours par une meute d’acheteurs séduits par les étalages des marchands. Ces derniers proposant des articles à la portée de toutes les bourses. Ce qui ne semble pas être le cas chez les vendeurs de bétails regroupés dans les points de vente disséminés dans toute la ville de Dakar. Malgré les assurances des autorités, par la voix du ministre de l’élevage, qui ont levé toutes les taxes concernant le transit et la vente des moutons dont une bonne partie viennent de pays limitrophes comme le Mali et la Mauritanie.
Cette situation qui prévaut dans les foirails et qui empêche bien des pères de familles de dormir, reste incompréhensible pour nombre d’acheteurs trouvés sur les lieux. Plus particulièrement dans les points de vente de la Patte d’Oie et de Seras situés sur l’autoroute. C’est le cas de Magoumba, un comptable d’une quarantaine d’années qui nous signale avoir fait le tour des foirails de Dakar pour comparer les prix proposés par les vendeurs. «Je crois que je vais acheter mon mouton la veille de la fête, faute de place. Je vis en appartement. Mais ce que j’ai entendu dans sept foirails que j’ai eu à visiter, ne me réconforte pas. Les prix sont chers et je pense que les autorités ne doivent pas seulement se limiter à dire qu’elles ont levé les taxes. Elles doivent tordre le bras à ces vendeurs de moutons qui oublient qu’ils sont même des musulmans et que leur devoir est d’aider leurs prochains à posséder des moutons à des prix raisonnables », analyse notre interlocuteur.
Abdoulaye Kanouté qui affirme travailler dans l’informel et que nous avons trouvé au point de vente de la Seras, est du même avis que notre premier interlocuteur. Les prix pratiqués sur ce lieu l’obligent à rebrousser chemin pour ne revenir que la veille de la fête, nous fait-il savoir. Une situation qui est partout semblable et qui, relatée quotidiennement par les radios, donne bien des angoisses aux chefs de familles qui devront inévitablement passer par ces foirails avec cette fête de Tabaski qui approche à grands pas.
De leur côté, les vendeurs de moutons que nous avons approchés, jurent la main sur le cœur avoir baissé les prix vu les faveurs qui leurs sont accordées cette année par les autorités. Même si certains reconnaissent n’avoir pas baissé les prix car ayant beaucoup investi dans leurs bétails. «L’exonération de toutes les taxes nous arrange bien. C’est juste un cadeau du Bon Dieu », dira goguenard Amath Sow trouvé au point de vente de la Patte d’Oie.
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