Torturés au camp militaire de Kati, des commerçants sénégalais étaient accusés d’être des mercenaires de Att

Fait prisonniers par les hommes du Capitaine Sanogo, des commerçants sénégalais, qui étaient partis acheter de la marchandise à Bamako, ont souffert le martyre avant d’être libérés. En effet, ils étaient entre les mains des militaires dans le camp Kati. Interrogé par Le Populaire, un des otages raconte qu’ils avaient pris le départ au Sénégal à bord d’un bus pour aller à Bamako. « Quand nous sommes arrivés près du camp militaire de Kati, les militaires, dont je ne peux pas dire le nombre exact, nous ont sommé de descendre de notre bus. Ils nous ont dépouillés de tous nos biens et pièces (N.d.r. : cartes nationales d’identité). Après, ils nous ont conduits au niveau de leur base. Et là, il nous ont fait prisonniers », a-t-il expliqué. Un autre otage, arrêté le lundi qui a précédé la capture de son compagnon d’infortune, estime qu’ils ont voyagé au mauvais moment et au mauvais endroit. « Nous avons voyagé au moment où le Mali est secoué par un coup d’Etat avec la prise de pouvoir par les militaires », a-t-il souligné. Selon lui, certains, parmi eux, ont été arrêtés dans des bus en partance pour Cotonou. D’autres ont été interpellés à partir des contrôles opérés par les militaires en cours de route et conduits à Kati. Rapportant qu’ils étaient onze à être emprisonnés pendant une semaine dans une cellule, l’otage témoigne que les militaires leur ont fait des choses pas très catholiques. « Au camp de Kati, les militaires nous ont torturés. Ils nous ont faits mal. Ils nous ont donné des coups avec leurs bottes. Mais, Dieu merci, on s’en est bien sortis sans perte de vie humaine. Mais, vraiment, ça va mieux, même si certains d’entre nous ont eu quelques blessures », rappelle-t-il. Deux otages de confier : « les militaires nous ont dit que nous étions des mercenaires, que nous étions au Mali pour les attaquer. Et que c’est Amadou Toumani Touré (Att) qui nous a recrutés pour déstabiliser leur pouvoir ».