C’est devant le siège de leur conseil rural que les populations de Mont-Rolland ont, à travers une forte mobilisation, protesté contre le déversement de 3.000m3 de sable contaminé au plomb. Selon elles, plus de cinquante camions ont déjà déchargé ce matériau au niveau du centre d’enfouissement technique, situé à quatre (4) kilomètres du village.
Selon le président de la communauté rurale de Mont-Rolland, Yves Lamine Ciss qui a dirigé cette manifestation, les populations ont pris conscience du danger que constitue ce sable contaminé au plomb. Venant du quartier Ngagne Diaw de Thiaroye-sur-mer à Dakar, a-t-il poursuivi, nous savons tous que ce sable avait occasionné près d’une vingtaine de morts et que la sonnette d’alarme avait été tirée du fait des conséquences néfastes au plan sanitaire et intellectuel.
Falilou Ndiaye, un membre de l’association des familles victimes du saturnisme en France, présent à la rencontre, de nous expliquer que « la transmission se fait en général par voie digestive et pulmonaire et que les enfants restent les plus exposés ».
En atteste, le nombre d’enfants décédés à Ngagne Diaw, suite à la contamination par le plomb. C’est pourquoi, les populations de Mont-Rolland jugent « inadmissible » que ce mal soit transféré dans leur zone. Surtout que, selon le président du conseil rural, le site d’enfouissement technique se trouve sur le plateau de Thiès d’où l’eau, en hivernage, coule jusqu’aux bas-fonds dont le Lac Tamna. Même le bassin de rétention réalisé ici est alimenté par ces eaux de pluie.
Le plus grave, de l’avis d’Yves Lamine Ciss, est que la nappe phréatique, ravitaillant 13 forages qui alimentent en eau potable la ville de Dakar et ses environs, est rechargée à partir de cette eau de ruissellement. C’est pour dire que « polluer cette eau avec le sable contaminé de plomb peut avoir des conséquences fâcheuses sur un plus grand nombre de Sénégalais », a-t-il estimé.
En tout cas, les populations demandent aux autorités compétentes d’arrêter de transférer à Mont-Rolland le sable contaminé au plomb, mais aussi de procéder à l’enlèvement du matériau déjà déposé près de leur village.
Avant de se séparer, les manifestants ont réaffirmé leur détermination à aller jusqu’au bout de leur combat. Yves Lamine Ciss est formel : « Si l’Etat ne le fait pas, nous le ferons à sa place en allant déverser ce sable à Thiès, au niveau de la voie de contournement nord ».
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