UCAD - Grève du personnel administratif et technique : Des négociations pour lever le mot d’ordre

Le ton et le verbe étaient au rendez-vous de l’assemblée générale de l’Intersyndicale des personnels administratif, technique et de service de l’Ucad tenue, hier, à la direction du Coud. Des hommes et des femmes plus que déterminés avaient jugé que pour réussir leur lutte un seul mot prévaut : l’unité. Et c’est ce à quoi l’Intersyndicale a appelé l’ensemble du personnel administratif et technique des universités du Sénégal.

«La différence ne fait pas marcher le syndicat, mais l’unité, si nous voulons atteindre nos objectifs», souligne Pape Faye. En effet, la non-signature des accords conclus avec le recteur en vue de poursuivre les négociations, a poussé le personnel dans ses derniers retranchements. Ces négociations portaient sur l’amélioration des salaires, car il faut une revitalisation de la grille des primes et des indemnités. Le statut actuel du personnel de l’université paie des salaires en deça de ceux prévus au préalable. D’ailleurs, souligne Aboubakry Kane, président de l’Intersyndicale, après les négociations avec le ministre de tutelle, l’Intersyndicale a renoncé aux rappels qui devaient être servis sur la grille.

La question qui est posée à ce niveau, c’est la prise en compte continue de la prime administrative spéciale. Autre point de revendication, le bénéfice d’une prime de logement. Enfin, l’Intersyndicale demande une formation des compétences. Pour Pape Faye, le cap des signatures de procès-verbal doit être dépassé, «car ce que nous demandons relève de nos droits», précise-t-il. Aujourd’hui, l’Intersyndicale ne veut plus de cette signature. Elle exige la rencontre immédiate et directe avec les autorités universitaires. Et, si elle tient à le préciser, c’est parce qu’elle a constaté que le traitement des travailleurs n’est pas partout le même. Des députés et des ministres roulent dans de belles voitures, avec des salaires revus à la hausse et des logements garantis, remarque Djeynaba Kane, qui demande à ce que toutes les faveurs accordées aux travailleurs puissent être élargies à toutes les couches sociales de ce pays.

Tant que ces points ne sont pas acceptés, c’est des journées mortes dans les bureaux et au niveau de tous les postes de travail. Une bataille ferme, du coté de l’Intersyndicale, se profile à l’horizon. Qui va en pâtir ? N’allez pas chercher la réponse ailleurs. Ce ne sont que les étudiants qui sont à l’approche des examens de fin d’année. Face à cette interrogation, l’Intersyndicale se dit consciente. Car, fait remarquer son président : «Nous avons des liens très étroits avec les étudiants. Nous sommes responsables de leur santé, de leur hébergement, de leur situation sociale, de leur scolarité et de leur prise en charge au niveau des examens.» L’Intersyndicale attribue toutes les conséquences de cette situation aux autorités universitaires qui, selon les travailleurs de l’administration, sont interpellées sur la question depuis janvier. Face à cette inaction des autorités, l’Intersyndicale est plus que déterminée. Ainsi, elle encourage tous les travailleurs à respecter les mots d’ordre, quelle que soit la réquisition de leurs patrons. Il faut sortir des bureaux, demande le président de l’Intersyndicale. Les syndicalistes seront derrière tous les travailleurs et assureront leur sécurité, martèle-t-il.