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UNE SEMAINE SEULEMENT APRES L'ACCUEIL EN GRANDE POMPE DES ETUDIANTS HAITIENS PAR WADE : Les premiers signes de rejet de la greffe apparaissent à l'Ucad

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UNE SEMAINE SEULEMENT APRES L'ACCUEIL EN GRANDE POMPE DES ETUDIANTS HAITIENS PAR WADE : Les premiers signes de rejet de la greffe apparaissent à l'Ucad

Moins d'une semaine après leur accueil triomphal en terre sénégalaise par le président de la République, les étudiants haïtiens butent sur l'épineuse question de l'hébergement à l'Université Cheikh Anta Diop dont les 55 000 pensionnaires peinent à être logés correctement. Ceux d'entre eux qui occupent le pavillon C refusent d'être délogés au profit de leurs hôtes haïtiens. Est-ce là les premiers signes du rejet de la greffe interafricaine ?

En tout cas, les responsables du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud) ont eu toutes les peines du monde ce week-end pour déloger du pavillon C, réservé aux jeunes Haïtiens, les étudiants sénégalais qui y avaient élu domicile le temps de passer les examens de la session d'octobre. Ces pensionnaires de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) ne peuvent pas comprendre que les autorités aient l'idée de «déshabiller Jean pour habiller Paul». Criant leur colère, les étudiants sénégalais expliquent qu'on leur avait dit que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, avait décidé de faire construire un pavillon spécialement destiné à leurs camarades haïtiens. «Nous n'accepterons pas d'être déguerpis, d'être jetés dehors comme des malpropres, en pleine période d'examen, pour que nos places soient données à des étrangers, même si c'est pour une cause dont nous reconnaissons tous la noblesse. S'il y a de tels manquements dans la mise oeuvre de l'idée de Wade, c'est parce qu'il y a une note d'amateurisme», martèle Mamadou Ndiaye, un étudiant.
Le responsable de ce pavillon C, D. Faye, s'est limité à déclarer à travers les ondes de la Rfm, samedi dernier : «ce pavillon était réservé depuis longtemps aux étudiants haïtiens. Ces étudiants sénégalais occupent les lieux de manière officieuse et ils ont été prévenus qu'ils devaient quitter le bâtiment avant samedi (Ndlr : avant-hier).
En attendant qu'une solution d'installation en douceur des étudiants haïtiens soit trouvée, ces derniers, dont certains sont déjà hébergés à la cité Aline Sitoë Diatta ex-Claudel, peuvent accéder aux restaurants grâce à leur badge provisoire.


L'absence de confort dans les chambres, l'état des toilettes, l'eau et le régime alimentaire décriés

Après l'accueil royal que le président de la République, Me Abdoulaye Wade, a réservé aux 163 étudiants haïtiens, mercredi dernier, ces derniers voyaient tout en rose au pays de le Téranga. Mais, leur surprise a été grande. Les conditions d'hébergement dans les pavillons H, E et B3 au niveau du campus social et de la cité Claudel de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) les ont déçus. Entre mauvaises conditions d'hygiène et méfiance de certains étudiants sénégalais, les jeunes Haïtiens ne semblent pas partis pour une bonne intégration. À la cité Aline Sitoë Diatta ex-Claudel, ils sortent du restaurant universitaire en petits groupes en discutant dans leur langue maternelle. Croisée à l'entrée du pavillon B3, une jeune Haïtienne, teint noir et taille moyenne, exprime ainsi sous le couvert de l'anonymat toute la déception de ces concitoyens : «on s'attendait à de meilleures conditions d'hébergement, vu la manière dont nous avons été accueillis. Les toilettes ne sont pas propres et puis nous avons des problèmes avec l'eau. D'ailleurs, certains boivent de l'eau minérale. Certaines chambres ne sont pas confortables». Pour la majorité de ces sinistrés du tremblement de terre à Haïti, les plats sénégalais constituent une première barrière de leur intégration.
Sur leurs rapports avec leurs hôtes, étudiants sénégalais, notre interlocutrice ajoute, pour le déplorer : «ils ne sont pas tous comme ceux qui sont venus lors de notre arrivée. Certains sont ouverts, d'autres non». La jeune Haïtienne reste toutefois consciente que c'est à eux de s'intégrer. «C'est à nous d'aller vers les étudiants sénégalais pour qu'ils nous intègrent mais ils doivent tendre les bras pour cela», avoue-t-elle. Un discours qui reste le même du côté de son voisin, dont le teint clair et le badge constituent les seules marques distinctives dans ce monde où il est difficile de reconnaître les étrangers.

«Est-ce que c'est ici que nous allons loger définitivement ?»

Visiblement plus déçu, ce dernier n'hésite pas à nous demander si on connaissait leur destination finale, comme s'il pensait n’être que de passage au campus social de l'Ucad. « Est-ce que c'est ici que nous allons loger définitivement ? Je veux dire est-ce qu'ils n'ont pas prévu d'autres logements plus commodes ailleurs pour nous ?», demande-t-il en ayant l'air de quelqu'un qui est complètement dépaysé.
Assis à côté de ses amis, notre homme, très disponible, revient sur leurs difficultés. «Ici, les conditions ne sont pas bonnes. Ce qui nous pose problème surtout, ce sont les toilettes. Elles ne sont pas nettoyées. Et nous ne sommes pas habitués à ces types de toilettes», dit-il, faisant allusion aux chaises turques dont sont équipées les salles de bain de leurs pavillons d'accueil. A quelques pas de lui un autre étudiant haïtien, de partage son avis. Lui aussi, il est convaincu qu'il faut une bonne adaptation. «Les conditions d'hygiène laissent certes à désirer, mais je crois qu'on doit essayer de s'y adapter parce que nous sommes venus pour étudier. Et le président sénégalais nous a rendu un grand service en nous emmenant ici. Par rapport aux étudiants sénégalais, le courant ne passe pas encore bien entre nous, c'est peut-être dû au fait que bon nombre d'entre eux sont partis en week-end chez eux», renchérit ce dernier.
Une situation qui n'a rien d'anormal, selon Maïmouna Yade, une étudiante sénégalaise membre du comité d'accueil accrochée sur place. Parce que «c'est la première fois qu'ils viennent en Afrique», dit Maïmouna tout en assurant que toutes les mesures seront prises pour améliorer les conditions d'hébergement, une équipe sera déployée pour le nettoiement par le Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud). «Et pour leur intégration, nous ferons de notre mieux pour les mettre à l'aise parce qu'ils sont nos frères et soeurs», conclut-elle.



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