Les scanners des hôpitaux de Dakar ne fonctionnent plus. Paralysés par des pannes ou par des pièces de rechange inadaptées pour leur maintenance, ces scanners à l'arrêt créent des problèmes aux sujets souffrant d'hypertension artérielle. Aujourd'hui, seul le scanner de l'hôpital régional de Thiès fonctionne correctement. Une situation qui pousse des privés à appliquer des prix dépassant largement le double des tarifs normaux.
En reconnaissant que «le renforcement des équipements dans les hôpitaux est une priorité», le nouveau ministre de la Santé et de la Prévention, Modou Diagne Fada, venait de toucher le délicat problème des hôpitaux sénégalais, au terme de sa visite de travail au niveau des Centres hospitaliers universitaires de Fann et d'Aristide Le Dantec. Un cas symptomatique de cet état de fait, dans les Centres de diagnostic et d'imagerie médicale (Cedim) des établissements publics de santé de Dakar, une bonne partie de l'existant ne fonctionne plus. C'est le cas des scanners des hôpitaux de la capitale qui sont tous à l'arrêt, aussi bien à l'Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) qu'à Fann, Aristide Le Dantec ou encore à Principal. Si ce n'est pas une panne qui paralyse ces appareils, c'est l'acquisition de pièces de rechange qui pose problème.
De tous les hôpitaux du Sénégal, seul celui de Thiès a un scanner qui marche.
Une situation très difficilement supportable pour les médecins de certaines spécialités, comme la neurologie, la neurochirurgie ou la neuropsychiatrie, en charge des patients ayant fait ou susceptible de faire un accident vasculaire cérébral (Avc). De même, les médecins des structures sanitaires publiques de Dakar éprouvent d'énormes difficultés pour repérer des lésions ou tumeurs cérébrales, des lésions, des fractures etc.
En dehors de la capitale, seul l'hôpital régional de Thiès dispose d'un scanner, renseigne le Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas), Mballo Dia Thiam, en confirmant la panne des scanners des hôpitaux de Dakar. D'où l'urgence, dit M. Thiam, de relever le plateau technique au niveau des 22 hôpitaux du Sénégal. Aujourd'hui donc, sans exagération aucune, l'on peut dire que le scanner de l'hôpital Amadou Sakhir Ndiéguène assure la couverture des 11 millions de Sénégalais.
Compte tenu du taux de prévalence très élevé d'hypertension artérielle à Dakar et dans certaines localités de l'intérieur du pays, il y a un réel danger qui plane sur les usagers des établissements publics de santé. «Il est noté une progression galopante de la fréquence du diabète, de l'hypertension artérielle et des accidents vasculaires ischémiques (Avci) dans notre pays», alertait la Ligue des consommateurs du Sénégal, en se fondant sur une étude faisant état d'une prévalence d'hypertension artérielle variant entre 25% à Dakar et 20% dans le monde rural, avec une pique à Touba où cette prévalence au niveau hospitalier est de 52%.
Abdoul Aziz Seck
Source Le Popuaire
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