Modou Mamoune Thiam, 40 ans, marié et père d’un enfant, est attrait devant la barre du tribunal régional de Diourbel pour avoir entretenu des rapports sexuels avec une démente mineure, W.K, enceinte de cinq mois. Le Procureur a requis 10 ans de prison ferme contre l’indélicat, malgré ses dénégations.
Le 24 septembre 2009, jour de la Korité à Mbacké, Mbaye G., frère utérin de la victime, dit avoir constaté que «sa sœur présentait des signes de quelqu’un qui avait entretenu des rapports sexuels. Son pagne était tacheté de sperme», indique-t-il devant la barre du tribunal. Après cette découverte, il assaille sa sœur, une déficiente mentale, de questions. Et W.K ne se fit pas prier pour lâcher le morceau et désignait Modou Mamoune Thiam comme étant son bourreau. Malgré son état, elle trouvera la lucidité d’expliquer comment Modou Mamoune Thiam a pu abuser d’elle. «J’étais partie demander des étrennes au domicile de Modou Mamoune Thiam qui m’a même remis une pièce de 100 FCfa. Ensuite, il m’a entraînée dans sa chambre, en l’absence de sa femme, pour entretenir des rapports sexuels avec moi», a-t-elle lâché devant les enquêteurs.
Devant la barre, Modou Mamoune Thiam a alterné les aveux et les dénégations : «Oui j’accepte la grossesse ; non je ne l’ai pas violée.» Pourtant, à l’enquête préliminaire et lors d’un conseil de famille tenu à la suite des cet «événement malheureux», le prévenu a reconnu sans ambages les faits qui lui sont reprochés, révélant au passage avoir entretenu plusieurs fois des rapports sexuels avec W.K. Il s’était même trouvé une raison : «W.K n’est pas folle, elle est seulement possédée par des djinns qui lui font perdre ses esprits.» À la question du Président de savoir pourquoi avoir reconnu la grossesse alors, puisque vous n’avez jamais entretenu de rapports sexuels avec elle ? Il répond : «Parce que je ne voulais pas aller en prison. Je m’étais dit qu’en procédant ainsi, l’affaire allait être étouffée.»
Pour le Procureur, le délit de viol sur une personne vulnérable est établi. Les faits ne souffrant d’aucune contestation, il a requis une peine de 10 ans de prison ferme.
La défense, assurée par Me Assane Dioma Ndiaye, plaide la relaxe de son client au bénéfice du doute. Car, selon lui, «rien de ce qui lui est reproché n’a été prouvé.»
Le délibéré est prévu le 12 novembre 2009.
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