Tôt dans la matinée d’hier, la notaire Me Aïssatou Guèye Diagne s’est présentée à la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic) pour se constituer prisonnière. Après lui avoir signifié l’ordre de dépôt, faisant suite à sa condamnation à cinq ans ferme avec mandat d’arrêt, les policiers l’ont mise dans un convoi en direction de la prison des femmes. Enregistrée comme prisonnière, elle n’aura fait que cinq minutes dans ces lieux, le temps que son avocat ne lève le mandat d’arrêt à la Cour d’appel.
Surprise hier à la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic). La notaire Me Aïssatou Guèye s’est présentée tôt dans la matinée devant les hommes du commissaire Adramé Sarr pour se constituer prisonnière. Sur place, les policiers lui ont signifié l’ordre de dépôt contre elle avant de la conduire au Camp pénal. Alors que le convoi qui transportait la notaire franchissait les portes de la prison des femmes, et que les gardes pénitentiaires enregistraient son arrivée, son avocat, Me Moustapha Diop avait entre temps formalisé l’appel, qui permettait de lever l’ordre d’écrou délivré contre son client. Au total, la notaire n’aura donc passé que cinq minutes au Camp pénal avant de humer l’air de la liberté. En effet, le tribunal l’avait condamnée par défaut à cinq ans de prison ferme avec mandat d’arrêt en plus d’une amende de 30 millions de FCFA. La notaire était poursuivie par un tiers à qui elle avait vendu une maison à 40 millions de FCFA, avec un premier versement de 26 millions de FCFA. Le client s’est par la suite désisté pour réclamer son argent car selon lui, la maison qui appartenait à un journaliste avait été vendue à deux autres personnes. La notaire avait accepté le principe et versé 9 millions de FCFA, promettant de compléter plus tard le reliquat. D’ailleurs, les deux avocats étaient en négociation lorsque l’affaire est arrivée en Correctionnel. L’avocat de la notaire avait d’ailleurs écrit une lettre pour demander le rabat du délibéré se fondant sur les tractations en cours. N’empêche, l’affaire a été appelée et jugée, sans la présence de la notaire et de son avocat qui était parti « régler un dossier » au tribunal départemental. Joint hier au téléphone par L’As, Me Moustapha Diop confirme les faits qui se sont déroulés à la Bag : « Contrairement à ce qu’on a dit, ma cliente n’a jamais quitté son bureau, encore moins son domicile. Comme on vous l’a rapporté, c’est elle qui s’est présentée à la Bag pour qu’on accomplisse les formalités d’exécution du mandat d’arrêt le temps qu’on obtienne sa main levée en appel. Elle est présentement chez elle ». Avant Me Aïssatou Guèye Diagne, deux autres personnalités ont été au cœur de ces procédures, dans lesquelles même pour une minute, le mis en cause est tenu de faire la prison. La première est le marabout Cheikh Alioune Souané. Condamné par défaut dans l’affaire de la mosquée de Dianaba, il avait fait quinze minutes à Rebeuss avant que son conseil, à l’époque Me Boucounta Diallo, ne fasse lever le mandat d’arrêt. Plus récemment, c’est l’ancien maire de Yoff, Mamadou Diop, qui était pris par la même procédure, condamné qu’il était par défaut à six mois de prison ferme avec mandat d’arrêt. Lui aussi a passé quelques minutes en prison, le temps de formaliser son appel.
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