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BOUNA COUNDOUL, GARDIEN DE BUT « D’ici 2012, le Sénégal peut présenter une équipe qui fera autant rêver que celle de 2002»

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BOUNA COUNDOUL, GARDIEN DE BUT « D’ici 2012, le Sénégal peut présenter une équipe qui fera autant rêver que celle de 2002»
Après avoir gardé la cage des Lions pour le dernier match du Sénégal lors de la Can 2008 et laissé germer des graines d’espoir d’être la relève idéale de Tony Sylva, l’«Américain» de l’Equipe nationale, Bouna Condoul, a complètement disparu de la scène. Revenu aux affaires, il est aujourd’hui plein d’ambitions. Dans cet entretien, il évoque les raisons de son retard, dresse un croquis du futur proche de l’Equipe nationale, s’attarde sur son présent et partage ses envies.

L’Equipe nationale vient d’avoir un nouvel entraîneur, plus d’un an après votre échec lors des éliminatoires de la Can et du Mondial 2010. Comment avez-vous vécu cette attente et cela vous fait quoi de savoir que, désormais, c’est Amara Traoré, un entraîneur local, qui dirige la Tanière ?

En tant que joueur, il m’est difficile de parler de la position d’un entraîneur ou d’évoquer un débat qui concerne les dirigeants. Je n’aime pas souvent évoquer ce genre de sujet, tout simplement parce que j’estime que mon devoir de joueur m’impose à m’exprimer sur le terrain et à laisser les décideurs résoudre ces questions. Seulement, quand on regarde notre situation en Equipe nationale où, après l’échec connu lors des éliminatoires, on semblait un peu perdu, on ne peut que se féliciter qu’une décision définitive soit enfin trouvée. Si les dirigeants sont restés tout ce temps-là, plus d’un an, pour trouver un staff technique à la Tanière, c’est peut-être parce qu’ils voulaient s’entourer d’un maximum de garanties, afin de trouver le staff idéal à la tête de l’Equipe nationale. J’espère que c’est cela. Le cas échéant, l’attente en aura valu la peine.

Que savez-vous de celui qui a été promu à la tête de l’Equipe A, Amara Traoré ?

J’avoue que j’observais tout cela de loin. On entendait, par voie de presse, qu’il y avait plusieurs candidats au poste. Cela veut dire que l’Equipe nationale regorge toujours de talents capables d’intéresser des techniciens de haut niveau. Et si, de ces techniciens, on en choisit un, c’est qu’il a certainement le niveau de conduire l’équipe là où on souhaite qu’elle soit. Il faut maintenant prier pour lui et espérer que tous ceux qui sont derrière lui l’aident à réussir sa mission. La première fois que j’ai vu Amara Traoré, c’est durant les dernières éliminatoires Can/Mondial 2010, lorsqu’on allait jouer en Gambie. On s’est salué, on a sympathisé et ça s’est arrêté là. Sinon, certaines connaissances me parlaient souvent de lui en évoquant la situation des entraîneurs.

Maintenant que le Sénégal a un coach, il y a le manque d’échéances à l’horizon. D’ici 2011, vous ne prendrez part à aucune compétition officielle. Comment faut-il, selon vous, occuper tout ce temps ?

Quand Amsatou Fall (Directeur technique national, Ndlr) a assuré l’intérim à la tête de l’Equipe nationale, il s’est efforcé de remettre sur pied un groupe, après la désillusion que nous avons connue. Pour avoir pris part à la rencontre amicale contre la Corée du Sud, je peux vous assurer que nous sommes en train de reprendre le bon chemin. Le groupe que j’ai vu lors de ce regroupement me fait penser à celui de la Côte d’Ivoire. Les gens sont animés de la volonté d’aller de l’avant. Si on parle de talents, il ne fait pas l’ombre d’un doute que le Sénégal en dispose en grand nombre. D’ici 2012, le Sénégal devrait pouvoir présenter une équipe qui fera autant rêver que celle de 2002, voire plus. Nous sommes conscients qu’en ce moment, nous sommes au plus bas de l’échelle, mais nous savons aussi ce qu’il nous faut faire pour retrouver le sommet. C’est de travailler dans la discrétion, avec la plus grande solidarité. Et, sur ce plan, nous sommes sur la bonne voie.

Vous jouez à un poste sensible et particulier. Après votre prestation lors du dernier match des Lions à la Can 2008, au Ghana, certains observateurs avaient vite fait de vous considérer comme le successeur désigné de Tony Sylva. Ne pensez-vous pas avoir accusé du retard depuis lors, puisqu’on vous a peu vu après ?

Après ce match dont vous parlez, la coïncidence a fait que mon contrat avec mon club d’alors (les Colorado Rapids, championnat des Etats-Unis, Ndlr) était arrivé à expiration. J’ai ainsi pensé voir du côté de l’Europe pour espérer y exercer mon métier. J’étais donc à la recherche d’un club, de préférence européen. Cela a fait que durant les six mois qui ont suivi la Can 2008, je n’étais plus apparu en Equipe nationale. Il est vrai que, pour mon cas, les dirigeants m’avaient assuré de leur satisfaction et de l’espoir placé en moi après le match que j’ai effectué contre la Tunisie durant cette Can. Mais, il faut aussi reconnaître que c’est difficile de se faire convoquer en Equipe nationale si on ne joue pas dans un club. J’en étais conscient et je sais que cela n’aurait pas été juste si l’on me sélectionnait sans que je ne joue pour un club alors qu’il y a d’autres joueurs qui sont dans des clubs et qui jouent au même poste que moi. Puis, j’ai dû affronter une série de blessures et tout cela a un peu freiné mon ascension, notamment en Equipe nationale. Mais, actuellement, je rends grâce à Dieu, car je pense avoir mangé mon pain noir. J’ai signé un contrat avec un autre club (New York Red Bulls) depuis le mois de juillet dernier. Et dès que j’ai recommencé à jouer, on m’a rappelé en sélection, contre la Corée du Sud.

En tant que gardien de but, comment appréciez-vous la relève de Tony Sylva, qui est une icône du continent à ce poste ?

Je pense qu’il est encore tôt de parler de relève de Tony Sylva dans la mesure où il n’a pas encore dit son dernier mot. Tony Sylva est loin d’être fini ! Je regarde souvent ses matchs dans le championnat turc et je suis toujours aussi émerveillé de ses prouesses. Il fait de grands matchs et personnellement, je continue d’apprendre en regardant ses prestations. Mais le Sénégal dispose d’autres très bons gardiens qui ont envie de se montrer. C’est pourquoi, je ne m’inquiète pas de l’après-Tony. C’est parce qu’il est un excellent gardien que les gens s’inquiètent de sa relève. Mais quand on a un très bon gardien, souvent, on ne voit pas qu’il peut en avoir derrière lui. Vous avez dit tantôt que notre poste était particulier. C’est vrai. Une équipe peut disposer de trois très bons attaquants et les aligner. Il en est de même pour les milieux ou les défenseurs. Mais, même si vous aviez les deux meilleurs gardiens au monde dans votre équipe, vous ne pouvez en aligner qu’un seul. C’est ce qui fait qu’il est difficile de passer après un gardien qui a fini de faire l’unanimité autour de lui. Mais moi, j’espère un jour pouvoir poursuivre le travail abattu par Tony Sylva en Equipe nationale et faire autant ou mieux que lui.

Pensez-vous faire les frais du manque de médiatisation du championnat américain dans lequel vous évoluez et qui est considéré comme une maison de retraite pour les stars avachies des championnats européens ?

C’est relatif. C’est vrai que la Major League Soccer (championnat américain) n’est pas aussi médiatisé que les championnats européens. Mais, sur le plan de la valeur, je suis d’avis qu’il faut compter avec la Mls. C’est un des championnats qui commencent à grandir et qui font des pas de géants dans leur croissance. Il y en a parmi les clubs américains qui peuvent rivaliser, sur tous les plans, avec les meilleurs clubs d’Europe. Le Real Madrid, lors de sa préparation d’avant-saison, a affronté un des plus grands clubs locaux, Dc United. Mais les Madrilènes ont beaucoup souffert lors de ce match. Il faut voir avec leur Equipe nationale pour s’en rendre compte. Près de 90% des joueurs américains appelés en sélection nationale joue dans la Mls. Et quand on regarde le niveau de leur Equipe nationale, souvent qualifiée en Mondial et qui y fait de bonnes prestations, on peut avoir une idée de la qualité de leur championnat. Les Usa disposent d’une très bonne équipe dont la base est constituée de joueurs locaux. Personnellement, j’y évolue depuis 2005 et même si j’ai envie de découvrir d’autres horizons, comme l’Europe, je ne vais pas non plus dire du mal du championnat américain dont je reconnais la valeur. Cela n’empêche pas que j’espère toujours avoir, un jour, l’opportunité d’exercer mon métier dans un bon club européen.

Comme lequel ?

J’espère toujours progresser, aller de l’avant. Je souhaite, avant de terminer ma carrière, jouer sous les couleurs d’un grand club, qui serait mondialement connu et qui pourrait me permettre de jouer la prestigieuse Ligue européenne des Champions. Je suis toujours aux anges quand je vois un joueur sénégalais disputer cette compétition et cela donne forcément des envies.

Est-ce qu’il y a des contacts établis pour matérialiser ces envies ?

Il ne m’appartient pas d’établir des contacts avec des clubs. Mon rôle se limite à mes prestations sur le terrain. J’ai déjà donné les orientations de ma volonté à mon agent. C’est à lui de gérer tout cela. Maintenant, si je réussis à faire de bonnes prestations, cela facilitera les choses.

Si tu avais l’opportunité de choisir, pour quel club européen t’engagerais-tu ?

Je suis joueur, mais je suis aussi un passionné du football. Pour vous faire une révélation, je suis un grand fan de Manchester United. Je m’enquiers toujours des résultats de ce club. C’est le club qui me fait rêver. Par contre, l’essentiel pour moi, c’est de jouer pour un club qui me permettra de vivre de ma passion et de connaître le haut niveau, de progresser, de découvrir d’autres horizons, que cela soit en France, en Angleterre ou en Espagne.

Dans votre club, vous jouez en compagnie d’un Sénégalais, Mac Kandji, qui n’a pas encore connu la sélection nationale, malgré ses performances en championnat. Que pouvez-vous nous dire de lui ?

C’est un excellent attaquant qui, aujourd’hui, a la possibilité de jouer pour le Sénégal, mais aussi pour la Gambie et les Etats-Unis qui espèrent le convaincre à rejoindre leurs Equipes nationales respectives. J’essaie de le convaincre de venir jouer pour le Sénégal. Je lui parle souvent de l’Equipe nationale, de l’ambiance familiale qui y règne, du soutien sans faille du peuple qui colle toujours à l’équipe. Je sais ce qu’il vaut. Il pourrait beaucoup nous apporter. Ce n’est pas pour rien que les Etats-Unis lui font la court pour qu’il intègre leur équipe. Mais je sais qu’il veut jouer pour le Sénégal. Lors du dernier match amical contre l’Angola, il a failli rejoindre la Tanière. Malheureusement, il a connu une petite blessure, ensuite notre équipe était dans une mauvaise posture et avait grandement besoin de lui en ce moment. C’est pourquoi il n’a pu être libéré.



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