Deux voyages en Afrique Centrale et un en Ile Maurice, à l'autre
extrémité du continent, dans l'Océan indien. Voilà le parcours du
combattant qui attend les «Lions» dans une phase éliminatoire de la Can
2012 aux allures de voyage en vol «long-courrier». Du Cameroun à la République démocratique du Congo (Rdc), en passant par l’Ile Maurice, c'est un véritable parcours du combattant qui attend les «Lions» lors des leurs trois sorties dans les éliminatoires de la 28e édition de la Coupe d'Afrique des nations (Can) «Gabon/Guinée-Équatoriale 2012». Pour le Sénégal, c'est des kilomètres de voyages qui s'annoncent d'un extrême à l'autre du continent. Car, après deux aller-retour en Afrique Centrale, en Rd-Congo et au Cameroun, il faudra en faire aussi un autre, encore plus loin au sud-est, dans l'Océan Indien, à Maurice, au large de Madagascar.
Au total, ce n'est pas moins de 16 523 km que Amara Traoré et son équipe vont devoir parcourir à travers l'Afrique dans leur quête de qualification à la Can 2012, pour leurs rencontres hors de Dakar lors de ces éliminatoires. En effet, pour aller jouer son premier match des éliminatoires, à Kinshasa, le 4 ou 5 septembre prochain, face à la Rdc, le Sénégal devra faire un voyage de 4143 km. Lors de la 4e journée, le 4 ou 5 juin 2011, c'est un déplacement au Cameroun qui attend les «Lions». Soit une distance de 3361 km à couvrir entre Dakar et Yaoundé. Mais c'est sans doute pour le dernier match, celui de la 6e journée, le 8 ou 9 octobre 2011, en Ile Maurice, que le voyage s'annonce le plus difficile. Il faudra alors parcourir les 9019 km qui séparent Dakar de Port-Louis.
Mais fort heureusement, pour les «Lions», cette campagne des éliminatoires «Long courrier» s'étale dans le temps, sur une période de plus de 13 mois. Ce qui facilitera sans doute la mise en place d'une bonne logistique et préservera les joueurs, tant pour leur libération que pour la récupération. Mais pour réduire au maximum les contraintes, le Sénégal devra être particulièrement pointu dans l'organisation de ces déplacements. Et à ce niveau, l'expérience passée doit servir de référence. Car il n'est jamais facile de se déplacer en Afrique. Parfois, pour rallier deux pays du continent, on peut être conduits à faire un détour par l'Europe, faute d'une bonne correspondance en termes de transport aérien. Aussi, pour contourner cet écueil et mettre tous les atouts de son côté, le Sénégal a eu souvent recours par le passé au système très efficace des vols spéciaux. Certes, sur le plan financier, c'est de grandes dépenses en perspective pour le Trésor public. Mais pour atteindre les objectifs poursuivis, il n'y a guère d'autre solution que de mobiliser ce type de gros moyens.
La maîtrise des déplacements au cœur de la performance
En 2010-2011, comme il l'avait fait par le passé pour se donner les moyens d'arriver à ses fins, le Sénégal devra sans doute recourir encore au système des vols spéciaux pour mener à bon port sa campagne dans les éliminatoires de la Can 2012. Car la bonne gestion des déplacements est certainement l'une des armes dont la maîtrise influera, à coup sûr, positivement ou négativement, sur les performances de l'équipe nationale. Et à ce niveau, les expériences et leçons du passé sont assez révélatrices pour les «Lions». L'Etat du Sénégal ne le sait que trop bien, vu que souvent, le président de la République a lui-même sauvé les «Lions» en volant à leur secours.
On notera ainsi que la première grosse expérience de vol spécial remonte à 2001, lors du déplacement sur Windhoek, en Namibie, en éliminatoires de la Coupe du monde 2002. Puis, il y eut d'autres expériences, notamment lors des éliminatoires de la Can 2004, sur le Liberia et de la Can et du Mondial 2006, sur le Congo Brazzaville. Et tout dernièrement, pour son match du deuxième tour des éliminatoires de la Can 2010 au Liberia, l'équipe nationale a eu droit, pour son rapatriement sur Dakar, à un vol spécial. Et si des avions n’ont pas été affrétés par le gouvernement, c'est l'avion présidentiel, «La Pointe de Sangomar», que le chef de l'Etat a mis à disposition. Cela a été notamment le cas en juin 2007, lors de l'expédition de trois semaines des «Lions», alors coachés alors par Henri Kasperczak, en Afrique Australe, en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique, en éliminatoires de la Can 2008. Il en avait fait de même en 2008 pour permettre à la sélection nationale de rallier le Ghana, et même l'Asie lors du Mondial 2002.
Aussi, pour mettre à l'abri les «Lions» et leur éviter les déconvenues, autres tracasseries et incertitudes liées aux aléas des vols commerciaux, il est important que l'Etat du Sénégal, principalement le ministère des Sports, s'attelle dès à présent à travailler, avec la Fédération et le staff des «Lions», à la mise en place d'une logistique très performante. Parce que, c'est là aussi que parfois les matches se gagnent et pas seulement sur le terrain. Et cela, le Sénégal ne le sait que trop bien pour avoir connu une déconvenue au Togo, en 2004, parce qu'il n'avait pas su maîtriser au mieux le facteur aléa des vols commerciaux. Une sélection nationale et des autorités averties en valent...
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