PA SECK, PERE DE GOUYE-GUI « Son diatt, c’est une prière »

La lutte a cela de particulier qu'elle est trop mystique au point que les acteurs n'aiment pas donner leurs vrais noms. C'est le cas du père de Gouye-gui qui, malgré notre insistance, n'a pas voulu dire son nom, préférant qu'on le nomme «Pa Seck». Venu chez Gouye-gui au lendemain de son combat, le père du Roi du Simpi évoque l'attitude peu naturelle de son fils et parle de son fameux diatt (litanie mystique). «J'étais venu comme lors de tous ses combats d’ailleurs afin de prier pour lui et rentrer. Je viens toujours de Thiénaba mais je ne suis jamais allé au stade. J'en laisse le soin aux jeunes. Avant qu'il ne parte, je lui ai demandé de faire preuve de diom, de sérieux et d'abnégation tout en restant calme et posé. C'est après que je prie pour lui et le laisse partir», confie Pa Seck:

 Le caractère bouillant de Gouye-gui, il l'a hérité de son père ; qui dit largement être au-dessus de son fils dans ce domaine. «Quant au caractère trop fougueux de Gouye-gui, il l'a hérité exclusivement de moi (xadar bi ci man la ko dielé). Et, je peux vous dire qu'il ne m'arrive même pas à la cheville. D'ailleurs, je n'ai pas encore de fils qui me ressemble particulièrement dans ce domaine. Jusqu'à présent, si nous travaillons ensemble, c'est derrière moi qu'il est toujours et si nous marchons ensemble, je suis toujours devant lui». Et, pour terminer, le père du Roi du Simpi, qui a gentiment refusé de donner son nom complet, évoque l'avenir de son fils dans l’arène.

 Quant à son avenir, nous laissons tout entre les mains de Dieu. Il n'a pas fait l'école coranique, mais il est très instruit dans les connaissances religieuses. Moom dafa saf khorom (c'est un vrai plaisantin). Et c'est bien pour la lutte. Je sais qu'il va voir les marabouts mais c'est quelqu'un également de très pieux. Son diatt, comme tous les diatt, n'est qu'une prière à Dieu qui comprend toutes les langues. Ce sont simplement des prières», conclut-il.