Rue de la joie nancéenne, il est encore l’un des derniers à décamper. Ses mots pétillent comme des bulles. Son phrasé se déhanche au rythme endiablé d’un bonheur béat. Pape Malickou Diakhaté ne parle pourtant pas. Il rugit simplement d’un bonheur simple et enfantin : «Je suis entré dans l’histoire !»
C’était samedi au Stade de France. Un jeune Lion, survolté et crinière fière, fait le tour du terrain avec le drapeau vert-jaune-rouge du Sénégal au vent. Tout un symbole. La Coupe de la Ligue en poche, le défenseur sénégalais de l’As Nancy-Lorraine visite les étoiles. Hier encore, quarante-huit heures après un succès homérique face à un Nice tétanisé, Pape Malickou Diakhaté est toujours en lévitation.
L’enfant de Ouakam jouissait du bonheur de l’instant, de son «trophée de guerre» remporté face à l’Ogc Nice. Lui qui exhibe ostentoirement sa fierté de seul Sénégalais de la finale : «Déjà, j’étais fier de représenter le Sénégal parce qu’après le match pour ceux qui ont regardé le match à la télé, ils m’ont vu avec le drapeau du Sénégal. Je jouais aussi avec un bandeau du Sénégal à la main. A la fin du match, en tant que Sénégalais, j’étais fier pour moi, mais surtout, pour le Sénégal», savoure-t-il comme un môme le jour de Noël.
Pourtant, le chemin fut parsemé d’embûches pour un club nancéen qui n’a pas volé son plaisir, qui allait déposer son bilan, n’eût été la volonté de son président Jacques Rousselot. Mais aussi d’un entraîneur uruguayen, Pablo Corréa, et de joueurs qui ont cru en leur bonne étoile, à force de puiser dans les valeurs qui ont fait jadis la réputation des Lorrains. «C’est un exploit, parce qu’il y a trois ans, on était au fond du gouffre. L’année dernière, on est montés en Ligue 1, cette année on s’est maintenu en Ligue 1 et l’on gagne la Coupe de la Ligue, ce n’est que du bonheur», souffle, de félicité, Pape Malickou Diakhaté, du haut de ses 21 ans. Lui, le plus jeune sénégalais à gagner ce trophée. Lui qui ambitionne de réaliser son autre rêve de gosse, celui de jouer la coupe de l’Uefa la saison prochaine.
Déjà, les fourmis démangent ses jambes qui pourraient continuer à rassurer le stade Marcel Picot, malgré l’appel du large : « S’il faut refaire une année ici pour jouer la coupe d’Europe pourquoi pas ? Il se trouve que je vais jouer la coupe d’Europe, ce qui est grandiose. C’est vrai qu’il y a plein de sollicitations, maintenant le président Rousselot veut que je reste à Nancy, tout dépendra de ce qu’on me propose à Nancy et de mes agents. Je me contente juste de faire mon boulot sur le terrain. Et puis après, ce qui reste du travail, je le laisse à mes agents.»
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