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C’est de la « véritable sorcellerie… » : L’opposante béninoise Reckya Madougou alerte sur ses conditions de détention

Auteur: Bernardin PATINVOH

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C’est de la « véritable sorcellerie… » : L’opposante béninoise Reckya Madougou alerte sur ses conditions de détention

Condamnée à 20 ans de prison pour « financement du terrorisme » fin 2021, l’opposante béninoise Reckya Madougou croupit toujours à la prison d’Akpro-Missérété (commune du Sud-Bénin). Dans une lettre intitulée : « Le cri de cœur d’une détenue politique aux droits bafoués jusque dans les geôles », elle alerte sur ses conditions de détention.
L’ex-ministre de la justice de Boni Yayi soutient qu’elle est dépouillée de ses droits élémentaires.
Elle dit être privée du droit de téléphoner aux membres de sa famille 
« Depuis trois ans, mes droits élémentaires, y compris celui de téléphoner à mes enfants (sont violés), tandis que tous les (autres) détenus, même ceux ayant du sang sur les mains en jouissent au quotidien », a dénoncé Reckya Madougou  dans la lettre publiée par le quotidien béninois "Matinlibre".
Elle évoque également le combat qu’elle a dû mener pour avoir accès à son médecin personnel. « Vous (Dg de l’Agence pénitentiaire du Bénin) indiquez dans votre communiqué que je reçois la visite de mon médecin. Mais vous omettez opportunément de rappeler d’une part que ce fut obtenu de haute lutte menée pendant toute une année et d’autre part, surtout depuis 2022, quand j’ai connu différentes crises sanitaires ayant poussé à une prescription d’une batterie d’examens par des spécialistes m’ayant auscultée. Vos régisseurs successifs ne m’ont jamais extraite pour aller les faire. (…) Ce n’est que ces premiers jours d’avril 2024, plus de deux années plus tard, que je suis autorisée à effectuer mes examens », a-t-elle expliqué.
Elle souffre de « douleurs »
L’opposante précise dans le même temps que  ces examens autorisés ne sont que partiels. 
Actuellement, elle dit souffrir de « douleurs » confirmées par la radiographie. Malgré cette sensation physique pénible, on lui refuse de « téléphoner à (son médecin) personnel pour lui transmettre les résultats des analyses réalisées et discuter avec lui de la pathologie identifiée, en attendant son prochain voyage au Bénin. Pourtant (personne n’ignore) « que la loi m’en donne le droit et que les autres détenus en bénéficient », fait-elle remarquer.
« Le calvaire que je subis jour après jour est sans nom »
Reckya Madougou a par ailleurs indiqué qu’elle est aussi privée de ses droits à l’information et aux visites.  « Le calvaire que je subis jour après jour est sans nom au mépris de la demande de ma libération par le Groupe de Travail de l’ONU qui a déclaré ma détention triplement arbitraire. (C’est de la ) véritable « sorcellerie » (que) de détenir aux forceps les opposants, les priver de leurs droits fondamentaux et tout tenter pour les museler afin qu’ils soient oubliés et abandonnés », dénonce-t-elle.
Rappelons qu'il lui reste encore plus de 17 ans à passer en prison. Sauf si à la faveur du changement de régime en 2026, le nouveau président de la République décide de la gracier.
Auteur: Bernardin PATINVOH

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