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Le président ougandais promulgue la loi anti-gay

Auteur: France 24

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Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué lundi une loi controversée durcissant la répression de l'homosexualité. Les groupes de pression religieux savourent leur victoire, les militants LGBT expriment leur consternation."Je vais désormais vivre comme un fugitif dans mon propre pays", déplore BrYoncé, homosexuel ougandais sur le réseau social Twitter devenu le lieu de son militantisme pro-gay. A compter de ce jour, la publication de ce genre de message en ligne se fera à ses risques et périls. Le président ougandais Yoweri Museveni a signé, lundi 24 février à Entebbe, une loi violemment anti-gay qui durcit l’arsenal législatif déjà en place en Ouganda.Adoptée mi-décembre par le Parlement, cette loi qui est l’une des plus sévères d’Afrique en la matière. Elle prévoit la prison à vie pour les récidivistes, interdit toute forme de promotion de l’homosexualité, condamne l’aide apportée aux homosexuel(le)s, bisexuels ou transgenres et incite à la dénonciation de quiconque s’affiche comme homosexuel. Une loi que dénoncent les défenseurs des droits de l'Homme et les gouvernements occidentaux. "Cela revient à condamner les associations pro-gays et les groupes de parole qui s’expriment à ce sujet", estime Sarah Sakho, correspondante de FRANCE 24 en Ouganda Pressions des groupes évangéliques Museveni a tergiversé et hésité avant de promulguer cette loi controversée. Le mois dernier, il assurait qu’il ne la signerait pas, considérant les homosexuels comme des "malades" qui avaient besoin d’être soignés et non d’être incarcérés. Mais un rapport scientifique réalisé à sa demande par le ministère de la Santé ougandais l’a fait changer d’avis : "Le président Museveni a justifié son geste et son retournement sur la base d’un rapport scientifique disant que l’homosexualité n’est pas génétique. Les homosexuels sont donc jugés responsables de leurs actes et ainsi condamnables", explique Sarah Sakho.   "Le président Museveni a cédé aux pressions très importantes de son parti, le National Resistance Movement (NRM), qui a porté ce projet et l’a défendu face à un public très favorable au texte. L’autre groupe de pression qui l’a fait plier est religieux. Les 'born again', ces églises évangélistes inspirées du protestantisme américain, ont pignon sur rue. On y prône des doctrines très homophobes", poursuit la journaliste. Chrétien évangélique très pieux, Museveni avait déjà entériné début février une loi antipornographie, interdisant notamment certaines manières de s'habiller jugées "provocatrices", bannissant les artistes légèrement vêtus de la télévision ougandaise et surveillant de près les sites consultés par les internautes. Dénonciation des groupes de défense des droits de l’homme Les dispositions les plus controversées du projet de loi – qui prévoyaient initialement la peine de mort en cas de récidive, de rapport avec un mineur ou en se sachant porteur du virus du sida - ont été abandonnées face à une levée internationale de boucliers. "Les sanctions applicables à certaines formes de relations sexuelles entre adultes consentants, restreignent des droits liés à la vie privée, à la vie familiale et à l'égalité pourtant protégés par la constitution, et violent le droit à la liberté d'association et d'expression", dénonce dans un communiqué Daniel Bekele, directeur de la division Afrique chez Human Rights Watch.Pour les organisations de défense des droits de l’homme, cette loi est un nouvel exemple d’atteinte aux libertés fondamentales de la part de Kampala. Au pouvoir depuis 28 ans, le gouvernement de Museveni a progressivement limité la liberté de réunion, d'expression et d'association ; les organisations de la société civile qui travaillent sur des problématiques telles que la corruption, la gestion des terres, le pétrole et la bonne gouvernance ont été menacées.
Auteur: France 24
Publié le: Lundi 24 Février 2014

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