Le président du cabinet Sopel International, spécialisé dans l’intelligence économique, Amath Soumaré, a exhorté, samedi à Dakar, les autorités étatiques et les dirigeants d’entreprise à ‘’se mettre à jour de l’intelligence économique’’, pour comprendre l’environnement économique dans lequel on évolue.

‘’La guerre économique est là. C’est une réalité. Aujourd’hui les dirigeants politiques et les chefs d’entreprise doivent savoir la vraie réalité du monde dans lequel nous vivons pour se défendre de l’intelligence économique et pouvoir défendre l’intérêt national’’, a prévenu M. Soumaré, lors d'une conférence publique.Devant un public clairsemé composé d’entrepreneurs, de spécialistes et d’étudiants, il a soutenu que ''l’Etat et les entrepreneurs doivent s’y impliquer’’. Il a appelé à ‘’ un changement radical des mentalités’’. La conférence de Amath Soumaré portant sur le thème : ‘’ intelligence économique et développement : les outils stratégiques’’ a été organisée par le cabinet Sopel International, en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le vice-président de la Communauté des acteurs portuaires, Amadou Massar Sarr du Conseil national du patronat (CNP) a modéré les débats.De l’avis de ce spécialiste du renseignement économique ‘’l’intelligence économique n’est pas de la philosophie, c’est du concret’’.’’Pour gérer une entreprise, ce ne sont pas que des idées, ce sont analyses pour savoir ce qui est rentable ou non’’, a-t-il noté. ‘’Beaucoup pensent que l’intelligence économique c’est de l’espionnage. Non. 95% de ce que fait l’intelligence économique, ce sont des opérations licites avec des sources ouvertes’’, a encore dit Soumaré.Le conférencier a souligné ''qu’on est installé en permanence dans l’insécurité, à cause de l’utilisation de certaines technologies et du manque d’informations pour comprendre le monde dans lequel on vit''. Pour sa part, la présidente de l’Union des femmes chefs d’entreprise, Nicole Gakou, a pointé du doigt le déficit d’informations de ses collègues sur le sujet. ''En tant chef d’entreprise, on ignore l’intelligence économique, alors qu’on a comme l’impression qu’on est scruté, écouté tout temps’’, a-t-elle reconnu, non sans appeler l’Etat à l’aide en termes de renseignements économiques. ‘’Nous n’avons pas les outils pour nous battre. C’est une bataille perdue d’avance’’, a-t-il concédé.

MS/AD