Le député de Foni Bintang Karanai, Bakary K. Badjie s'inquiète du conflit entre l’Armée sénégalaise et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Il est surtout préoccupé par les victimes collatérales que génèrent ces affrontements du côté de Foni.
Dans une interview accordée au journal en ligne « Fatu », le parlementaire soutient que ce conflit est une menace directe pour la sécurité et la stabilité des habitants de cette région frontalière de la Casamance, bien que les armes se soient tues depuis un moment.
« Les bombardements ont lieu à l’intérieur des frontières… »
« Après les bombardements massifs, les soldats sont toujours stationnés là-bas, et chaque fois que les soldats et les rebelles se rencontrent , ils bombardent. Les bombardements ont lieu à l’intérieur des frontières, donc les gens ne savent pas s’ils bénéficieront d’une paix durable jusqu’à ce que les soldats partent ou que le mouvement séparatiste se dissolve. Mais tant qu’ils restent, cela représente un défi et les gens ne se sentiront pas à l’aise » a déclaré le député. Il invite le gouvernement gambien à augmenter les patrouilles militaires à Foni et à renforcer la sécurité le long de la frontière pour gérer l’incertitude qui pèse sur la région.
Il se réjouit de constater que le gouvernement gambien est concerné par la situation des habitants de Foni, même s’il lui a fallu du temps pour ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans ce district de la Côte ouest.
« Au début, le président ne s’en est pas soucié, jusqu’à ce que la pression devienne trop forte. Quand nos concitoyens ont été tués à plusieurs reprises, personne ne comprenait quel était notre crime. Nous leur avons dit que nous étions des habitants de Foni, que nous entendions les bombardements et que nous voyions les obus tomber à Foni. Mais au début , lorsque les gens ont été enterrés, aucun ministre ni gouverneur n’était présent. Ce n’est que plus tard, lorsque les forces de sécurité, le CDS, le conseiller à la sécurité nationale et les ministres ont visité la zone en convoi lourd, que le gouvernement a commencé à montrer son inquiétude et son engagement. Mais il était trop tard. Combien de personnes avons-nous enterré à Foni ? Il y en avait beaucoup » a-t-il soutenu, non sans exprimer son optimisme quant à la capacité des nouvelles autorités sénégalaises à gérer le conflit de sorte que la Gambie ne soit pas impactée.
Auteur: Bernardin Patinvoh
Publié le: Samedi 02 Novembre 2024
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