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Demande d’audit de la gestion de Senghor et Diouf : Le grand bluff de Wade

Auteur: Bocar SAKHO

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L’ancien chef de l’Etat est dans tous ses états. Le communiqué publié par Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de Abdoulaye Wade, a le ton d’un homme prêt à tout pour laver son honneur sali par une succession de révélations scabreuses comme le détournement de deniers publics, l’enrichissement illicite. Il a ainsi demandé la mise en place d’un audit international et l’étendre aux régimes précédents. Une plainte sera servie à Moussa Félix Sow après ses déclarations de Thiès.C’est une période de misères pour Abdoulaye Wade. Déchu du pouvoir après une défaite cinglante, il est au cœur d’un troisième tour qui ne lui laisse aucun répit avec l’image du mauvais gestionnaire qui lui colle à la peau depuis deux mois. Hier, le Cabi­net de  Me Abdoulaye Wade a sorti un communiqué pour se plaindre des attaques directes et systématiques me­nées contre l’ex-chef de l’Etat contraint désormais de réagir par voie de presse. Le ton et les mots utilisés par Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de l’ancien président de la Répu­blique, montrent le désarroi provoqué par les révélations des «défenseurs» de la bonne gestion des deniers publics : «Depuis l’avènement du nouveau régime et même bien avant, des voix s’élèvent pour parler de détournements de deniers publics, de transfert illégal de fonds, d’enrichissement illicite. Face à une telle situation et dans le seul but d’éclairer les Séné­galais, mais aussi l’opinion internationale et les partenaires de notre pays, le président Abdoulaye Wade demande un audit international et national.» Pour laver son honneur souillé par une série de révélations rocambolesques ? Me Moussa Félix Sow est venu rajouter une couche à cette avalanche d’accusations qui s’amoncellent depuis plusieurs mois : Selon l’ancien Bâtonnier, 400 mil­liards du contribuable sénégalais ont  transité par Paris vers les pays du Golfe. Il a, par ailleurs, demandé lors du premier acte de la campagne nationale de mobilisation citoyenne contre l’impunité dans la gestion publique à Thiès aux populations de faire pression sur les nouvelles autorités pour rapatrier les fonds détournés. Il a aussi révélé  que dans le cadre des chantiers de l’Anoci, des centaines de milliards ont été détournées et placées dans des banques du Golfe. Ce qui constitue, pour eux, une belle occase de jeter  les bases d’une nouvelle mentalité de gouvernance en dépoussiérant les rapports de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Serigne Mbacké Ndiaye, dont le mandataire est outré par ces déclarations, annonce une suite judiciaire : «S’agissant de la déclaration étonnante de Me Félix Sow, Me Ab­doulaye Wade a constitué un avocat pour saisir la justice.»Cette passion pour les audits n’est pas nouvelle : Ces révélations du Vice-président du Forum Civil qui, malgré la ténacité et le silence de l’ex-président, n’a fait que s’ajouter aux autres déconvenues qui se sont accumulées ces derniers temps. La chute de son régime a été accompagnée d’une succession de faits divers invraisemblables : Vol de véhicules, des biens de l’Etat, pillage des édifices  publics. Sans occulter les dix ans d’un pouvoir englué dans des scandales politico-financiers. Même Pape Diop, ancien homme de Wade, a menacé de déballer certaines fautes de gestion.  Abdoulaye Wade, qui en a marre de la situation actuelle, réclame aussi un audit sans complaisance pour rétablir son image. Il enjoint même ses anciens collaborateurs à en faire autant : «Le président Abdoulaye Wade invite toutes les personnalités qui ont eu à exercer des responsabilités sous son Magis­tère à quelque niveau que ce soit, à se mettre à la disposition de cette commission d’audit pour que toute la lumière soit faite.» Ab­doulaye Wade ajoute : «Cette commission d’audit serait com­posée d’experts désignés par le pouvoir actuel et le régime libéral.» Pour plus de transparence ? Ab­dou­laye Wade a sans doute minutieusement préparé sa tirade. Les mesures concrètes pour se blanchir sont aussi des attaques directes contre ses prédécesseurs à la tête de ce pays. «Tous ceux qui ont eu à assumer des responsabilités seront audités. Le président Wade accepte que cet audit commence par la période de 2000 à 2012, ensuite de 1980 à 2000 et enfin de 1960 à 1980», explicite Serigne Mbacké Ndiaye. En demandant l’extension des missions d’audit aux gestions de Léopold Sédar Sen­ghor et de Abdou Diouf, Abdoulaye Wade remet en même temps en cause sa science juridique et décroche aussi le rôle de mauvais perdant. Cette suggestion du président Ab­dou­laye Wade n’a aucune chance d’aboutir : Selon le Code de procédure pénal sénégalais, la prescription pour les détournements de deniers pu­blics. Est-ce le dernier gimmick de Abdoulaye Wade ?
Auteur: Bocar SAKHO
Publié le: Samedi 05 Mai 2012

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