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El Hadji Amadou Niang, ancien ambassadeur : « Le processus démocratique balayera au passage toutes les forces diaboliques qui ont tenté de prendre en otage notre nation…»

Auteur: Seneweb News

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L’ancien ambassadeur du Sénégal à Londres, El Hadji Amadou Niang, la rage au ventre, a fait l'analyse du premier tour de la présidentielle qui a vu la montée en puissance de l’ancien Premier ministre du Sénégal, candidat de l’opposition, Macky Sall. Ce dernier, qui fera face au président sortant, Me Abdoulaye Wade, au second tour de la présidentielle, est présenté comme le président du changement aux yeux des Sénégalais. Dans une entrevue accordée à Seneweb, M. Niang estime que « le processus démocratique est devenu irréversible ". Entretien.

 Seneweb : Le premier tour de l'élection présidentielle s’est achevé avec le score qui oblige le président sortant, Me Abdoulaye Wade, et le candidat sorti deuxième, Macky Sall, à se présenter au second tour, Quelle analyse faites vous de ce scénario ?

 M Amadou Niang : Le 26 février 2012 inspire les réflexions suivantes. Première leçon : Ce 26 février 2012, ce jour-là, le Peuple sénégalais, notre grand Peuple, avait rendez-vous avec l’Histoire. Avec un taux de participation de 60%, il est encourageant que la volonté de notre Peuple se soit massivement exprimée dans les urnes avec le désir d’appliquer rigoureusement le principe du «Tout sauf Wade ». Le vote-sanction auquel on s’attendait contre Dracula a bien eu lieu pour sanctionner son bilan catastrophique. Le Sénégal a, encore une fois, démontré sa maturité et son génie. Une victoire éclatante est sortie des urnes. C’est la victoire du Peuple sénégalais, celle de toutes les forces patriotiques. Notre Peuple a démontré que le modèle de sa démocratie n’est pas une chimère. Il s’agit d’une réalité incontestable, un mouvement dynamique dont la progression est inéluctable et irréversible. La volonté populaire des Sénégalais s’est exprimée. La souveraineté du Peuple est ressortie des urnes. Il est donc un impératif de la respecter. La deuxième leçon : Le 26 février 2012 a été une étape politique cruciale, un moment exceptionnel pour lancer un message fort à Abdoulaye Wade, le Vampire de notre République, qui n'a jamais compris que la mission essentielle du pouvoir n'est pas d'asservir, mais plutôt « de rendre les hommes heureux ».

 Après une campagne particulièrement mouvementée, couronnée par des morts et plusieurs blessés, notre Peuple a montré aux yeux du monde qu’il est capable de sursaut pour préserver la Mère-patrie. Notre Peuple a su dire à temps stop à la violence de Néron qui s’était mis à rêver pendant très longtemps qu’il allait obtenir, dés le 1er tour, toute la confiance de notre Peuple. Malgré les milliards de l’État qu’il a dilapidés, le score obtenu par le suceur de sang de notre Peuple est bien en-deçà de celui obtenu par Abdou Diouf en 2000, qui avait eu 41%, et celui réalisé par Laurent Gbagbo avant sa retraite humiliante à la Haye. Abdoulaye Wade a été rejeté par plus de 65% de notre Peuple. Les images terrifiantes de son humiliation dans son propre bureau de vote du point E devaient faire réfléchir ce vieillard pervers et l'inciter à plus de noblesse et de sagesse. Hélas, comme tous les dictateurs, Dracula n’hésite pas à sucer encore le sang de son Peuple pour racler le fond de la marmite et tenter de faire basculer le cours de l’histoire de notre Pays. Il persiste toujours dans sa soif effrénée du pouvoir avant de subir l'humiliation fatale, le 25 mars 2012.

 En dépit du bon sens, Dracula et les membres de sa famille vorace ont choisi de ne pas épargner le Sénégal de la souffrance sans limite qu’ils lui ont fait subir. Avec son avidité à se cramponner au pouvoir, Dracula n’a plus de limite, et a même oublié que « C'est du Peuple que tout provient et pour le Peuple que tout doit exister ». La troisième leçon : Même vaincu, il n’est pas sûr que Dracula accepte sa défaite. Il tente toujours de réaliser le coup de force en oubliant que « tout pouvoir est un prêt et nous devons rendre compte de son bon usage ». 

Quelle que soit la cadence de ses gesticulations, Dracula a été jugé et rejeté par son Peuple qui n’acceptera plus jamais de revivre ce qu’il lui a fait subir. Il est allé si loin, jusqu’à tenter de nous imposer son fils, par son projet diabolique de dévolution du pouvoir ! Notre Bokassa de 90 ans se trompe lourdement d’époque. Quelle tragédie ! Il est en train de sortir ses dernières cartouches. Quelques soient ses manœuvres sordides, celui qui pensait être le seul à détenir le monopole de la Vérité, subira l’humiliation, le 25 mars 2012. Ce processus est irréversible et gare aux apprentis sorciers qui tenteront de se lancer dans la danse du diable ! 

Car, comme je l’ai souvent dénoncé, le Sénégal n’est pas sa propriété ni celle de sa famille. Vous avez voté pour Niasse au 1er tour, et votre candidat a appelé à voter Macky au 2nd tour. Est ce que les Sénégalais de Londres sont tous d'accord pour ce choix ? Aussi, comment comptez-vous mobiliser les troupes en vue du 2éme tour prévu le 25 mars prochain ? En homme libre, aimant mon Pays, ce qui m’importe est de débarrasser le Sénégal de son Bokassa. 

Le choix du prochain Président de la République pour le Sénégal est décisif. Tout le monde veut le changement au Sénégal. Cet objectif mobilise toute l’énergie, tant nationale qu’internationale. Changer son destin pour le Sénégal ne sera pas facile car, Wade utilisera tous les moyens pour tenter de s’accrocher au Pouvoir. Maintenant que nous avons bien déchiffré le message de notre Peuple, il faut se mobiliser autour de Macky Sall, notre Ami et Frère, pour que cette forte dynamique, cette volonté de changement, se concrétise le 25 Mars. Cette élection sera le changement. Pour que le Sénégal se réconcilie avec son histoire et avec ses enfants. Ce changement, c’est maintenant. Macky Sall, un homme particulièrement courageux et clairvoyant qui a su, comme la plupart des patriotes, mener de façon très méthodique un combat sans répit contre le régime de notre Bokassa. Il est désormais le symbole et l’homme qui incarnent le changement. Il mérite donc le soutien de toutes les forces patriotiques, y compris des membres de notre diaspora dispersés sur les cinq continents. 

Pensez-vous que Macky Sall est le bon choix pour le peuple sénégalais?

 Comme j'ai eu à le souligner à travers la presse occidentale, les enjeux des Présidentielles de 2012 mettent en compétition des forces républicaines, démocratiques et citoyennes contre un régime despotique. Il faut donc mesurer que le second tour revête un aspect référendaire qui pose la question du choix entre la perpétuation du régime de Wade, et la « Nouvelle République des Assises nationales ». L’histoire a donné à Macky Sall le lourd fardeau d’incarner ce changement. 

Le candidat Macky Sall, en homme de rigueur, appliquera la charte de la bonne gouvernance des Assises nationales, qui ont codifié le consensus des forces vives de notre Nation pour refonder notre État sur des bases républicaines, démocratiques et citoyennes. En alliance avec toutes les parties prenantes du M23, Macky Sall dégagera ainsi une majorité politique confortable pour faire partir notre « Empereur Bokassa » et son régime. Pendant de si longues années, Néron, sa famille et ses acolytes se sont essuyés les pieds sur les droits du peuple sénégalais avec insouciance. Maintenant, Néron doit partir de la façon la plus démocratique, pour la libération des institutions prises en otage par un conglomérat d’escrocs, qui considère le Sénégal comme une vache à lait. Il faut les empêcher d'arracher la victoire, faire face au camp des vampires déterminés à se maintenir au pouvoir contre vents et marées, en s’appuyant sur les moyens violents qu’ils usent à profusion et aux fraudes électorales. Il ne faut pas se voiler la face. Il faut être très vigilant. 

Comme il a l’habitude de dire, Wade a toujours pensé qu’il n’organisera pas des élections pour les perdre. Les Sénégalaises et Sénégalais ont assez parlé, ont assez pleuré, ont crié leur colère et leur révolte, parfois en silence. Ils ont essuyé leurs larmes en cachette, et beaucoup de citoyens innocents ont payé un prix très lourd, à cause de l’appétit et de la bêtise de ce régime. Par conséquent, nous lançons un appel fort à la mobilisation de toutes les couches de la Nation, y compris la Diaspora sénégalaise, à se rendre massivement aux urnes pour voter pour notre candidat. Macky Sall, le candidat du changement et de la rupture, incarne désormais l’aspiration et les attentes de Notre Peuple. Il faut maintenant cesser de crier, cesser de se plaindre. Il faut privilégier l’Union qui fait la force. Privilégier l’entente, les actions communes pour permettre à Macky Sall de remporter massivement le scrutin du 25 mars 2012. 

Les Sénégalaises et les Sénégalais sont fatigués de vivre dans un État inefficace et criminel, un État incapable de leur apporter des réponses concrètes à leurs attentes les plus élémentaires. Une chose paraît sûre aujourd’hui : Abdoulaye Wade est plus que jamais à la tête d’une oligarchie financière qui tente de prendre en otage le destin des 14 millions de Sénégalais. Comment peut-on être le chef d’un État tout en étant incapable d’assurer la sécurité de ses citoyens ? Comment peut-on avoir l’ambition de diriger un État tout en étant incapable de fournir à la population de son pays les conditions minimales de sécurité ? Comment peut-on diriger un État sans pouvoir fournir à la population de l’eau courante, de l’électricité, des soins de santé et une éducation de qualité ? Peut-on espérer une administration compétente dans un pays où le citoyen est compté et recensé comme une marchandise à corrompre, pour les besoins d’une politique ! Néron, les membres de sa famille et sa bande d’arrivistes sont des criminels. Notre Bokassa et ses acolytes battent des records d’insanités. Le Sénégal a besoin, à la tête de son État et de ses Institutions, de personnalités qui ont la crainte de Dieu, qui croient et assurent la promotion de nos valeurs, que Notre Bokassa a détruites progressivement.

 La culture de l’impunité est fortement ancrée et désormais érigée comme règle au Sénégal, un pays où l'on honore les criminels, au lieu de les sanctionner. Le cas de son fils Karim Wade, qui n’a jamais rendu compte de la façon dont il a utilisé les ressources de notre Pays, est une réalité sous le royaume des Vampires. Le plus pénible, dans le destin de ce vieux dictateur, c'est cette croyance aveugle omniprésente, que ce qui arrive aux autres dictateurs ne le concerne pas et ne le concernera jamais. À quoi lui servent donc tous ces biens accumulés de manière illicite par les membres de sa famille et les membres de son clan, alors que nos sœurs et nos frères pourrissent dans une misère primitive qui n’a pas de qualificatif pour la décrire ? Pour ne plus revivre autant de malheurs, la meilleure arme est et demeure la mobilisation générale pour que Macky Sall, candidat des forces du progrès et de la rupture, soit élu au soir du 25 mars 2012, à une majorité écrasante, Président de la République du Sénégal.

 Quelle analyse faites vous des consignes de vote (Ndiguel de Cheikh Bethio et Cheikh Ndiguel Fall) qui ont été données par des guides religieux en faveur du président sortant Me Wade ?

 Quel impact cela pourrait avoir, vu que les disciples mourides répondent aveuglement aux appels de leur marabout ? Le 26 février 2012, le peuple a parlé. Il a fait entendre sa voix. Il est impératif de suivre la voie qu’il a indiquée. Le peuple sénégalais ne saurait être en marge de la marche du monde. Son choix s’inscrit dans la tendance des démocraties modernes où le deuxième tour traduit la maturité de l’électorat. En ce qui me concerne, j'ai compris ce qu'est la force invincible de l'amour et le sens véritable du mot " tolérance ". Cette vision a toujours inspiré mes actions. Ce qui m’intéresse c'est le peuple sénégalais et la façon dont il doit se mobiliser pour la victoire de Macky Sall au soir du 25 Mars 2012. Comme un seul homme, cette mobilisation mettra un terme à la violence d’État, à l’arrogance du pouvoir, et mettra en place un gouvernement au service du Peuple. Comme Macky Sall le dit si bien : « Un gouvernement vertueux qui va allier sobriété, efficacité et patriotisme ».

 Ce combat est le seul qui mérite toute notre attention. Il est celui de tous les patriotes et de tous les démocrates. Le Sénégal a toujours été un Pays de tolérance. Nous avons toujours à l’esprit que chaque Sénégalais est libre d’exprimer ses opinions politiques et de faire son choix. Que l’on soit croyant ou non croyant, chacun agit selon son propre jugement. Ma préoccupation est de tout faire pour que les forces du changement l’emportent sur celles qui ont montré leurs limites. Devant nous, nous avons Macky Sall, un homme sincère qui s’est engagé à faire appliquer les conclusions des Assises nationales, l’une des raisons pour lesquelles j’avais appelé à voter Niasse. Une Justice sociale et de l’action envers les plus démunis sont devenues une priorité pour Macky Sall. Ces deux questions étant au cœur de sa politique, je suis persuadé qu'elle renforcera l’application du principe de la laïcité. Quant aux déclarations fantaisistes, elles ne m’intéressent pas et n’auront aucun impact sur le choix déjà fait par la majorité des Sénégalais qui veulent un changement qui s’est déjà exprimé le 26 Février 2012 et qui sera confirmé au soir du 25 Mars 2012.

 Je constate avec plaisir que tous les candidats du premier tour ont choisi avec courage le camp du bon sens et du progrès. La majorité des Sénégalais, y compris tous les candidats du Premier tour, ont repoussé toute alliance avec le vampire, le leader de l’oligarchie financière qui suce le sang des Sénégalais avec l’utilisation abusive des moyens de l’État qu’il a dilapidé à sa guise pendant 12 ans. 

 Selon vous, qu'est ce qui pourrait se passer au cas où le président sortant Me Abdoulaye Wade gagne au second tour?

 Vous savez, l’histoire nous a appris que rien ne peut bloquer ou ralentir un processus démocratique en marche. Ce processus est devenu irréversible et balayera au passage toutes les forces diaboliques qui ont tenté de prendre en otage notre Nation. Le seul regret que je voudrais exprimer est de voir ce vieillard de 90 ans, grisé par la soif inassouvie du Pouvoir, qui s'est embrigadé dans un orgueil, une arrogance, une paranoïa, un délire de grandeur, qui lui ont fait présumer qu'il était devenu un « Dieu », et que c'est lui qui avait créé notre Pays et notre Peuple. 

L’aveuglement par une mégalomanie divine, satanique, lui a fait oublier que le peuple, comme tous les autres peuples de cette planète Terre, n'ont pas seulement besoin de pain et de confort, mais aussi et surtout de la Liberté. Notre Bokassa voulait instaurer dans notre Pays une dynastie, mais les vicissitudes de l'Histoire en ont décidé autrement. Il a découvert la hantise des ténèbres ! Dommage que le Pouvoir l’ait rendu aussi fou pour l’empêcher de tirer les leçons de l'Histoire. Au soir du 25 mars prochain, le suceur du sang de notre Nation comprendra qu'il est mieux d’être dans une chaumière où l’ont rit, plutôt que dans un palais où l’on pleure ! Cependant, même si nous sommes convaincus de sa défaite au soir le 25 mars 2012, nous devons être très vigilants, car il n’est pas sûr que Dracula accepte la défaite. Comme tous les vampires, il tentera désespérément de réaliser un coup de force. Tant qu'Abdoulaye Wade restera en course, le Sénégal vivra une campagne électorale et un scrutin du second tour de tous les dangers!

Auteur: Seneweb News
Publié le: Mercredi 07 Mars 2012

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