Encore un 23 d’un mois de tous les dangers. Après la date désormais historique et symbolique du 23 juin 2011 qui a accouché du mouvement éponyme regroupant les forces qui ont refusé le viol de la constitution avec des modifications instituant un ticket pour la présidentielle, le 23 juillet prochain, Dakar va vivre une journée de tensions. Le pouvoir va organiser une grande manifestation pour montrer sa force de frappe après les revers subis les 23 et 27 juin derniers. Le même jour, le Mouvement du 23 juin compte également organiser une grande manifestation dans le droit sillage des demandes formulées par nombre de leaders politiques, dont Macky Sall qui a plaidé pour l’organisation le 23 de chaque mois d’une journée d’action jusqu’au respect de l’intégralité de la Constitution.
Le pouvoir va-t-il encore interdire la manif du M23 ?
Ainsi, samedi prochain, le M23 va organiser un grand rassemblement, dans la matinée, à la Place de l’Indépendance. Ce sera de 9h à 13h avec au menu diverses interventions de leaders politiques et de la société civile. Une manifestation qui sonne comme une réponse du berger à la bergère. Le 9 juillet dernier, lors de l’Assemblée générale du M23 au stade Amadou Barry de Guédiawaye, que la police a fait avorter en interdisant sa tenue, les responsables de la majorité avaient organisé une contre-manifestation au même moment dans la même zone. Une rencontre surprotégée par les mêmes forces de l’ordre.
Mais comme lors de cette manifestation du M23 du 9 juillet, nos sources craignant que la manifestation de samedi prochain à la Place de l’Indépendance ne soit aussi interdite. Wade ayant déjà donné le ton lors de son discours à sa majorité le 14 juillet dernier : «Du côté de la majorité, il faut reconnaître que nous n'avions pas pensé que les manifestations du 23 juin devant l'Assemblée nationale puissent déboucher sur la violence. Nous avons commis une erreur d'appréciation. Nous avions pensé que tout au plus, ce serait une simple rivalité de mobilisation pacifique, en somme une réédition des manifestations du 19 mars dernier, où l’on a vu les deux camps tenir des réunions à quelques centaines de mètres de distance». Mais, avait-il poursuivi : «ce qui était parti pour être une manifestation pacifique s'est finalement transformé en actes de violence, portant atteinte à l'ordre public et à l'intégrité physique de personnes innocentes. Provoquant en même temps des destructions de biens publics et privés. Ces actes, quels qu'en soient les auteurs et les motivations, sont totalement inacceptables et indignes d'une démocratie qui se respecte».
Un plan B pour ne pas revivre le fiasco du 9 juillet
Qu’à tout cela ne tienne, de sources proches du M23, on a décidé de respecter toutes les formalités, «notamment, les trois jours francs pour déposer la demande d’autorisation de manifester. Au plus tard demain (ndlr : aujourd’hui) cela va être fait».
Quant à une éventuelle interdiction, nos sources restent intransigeantes : «on ne travaille pas dans cette hypothèse. Nous sommes dans un pays démocratique, on ne voit pas pourquoi on va l’interdire, les deux manifestations se tiennent le même jour, mais pas aux mêmes heures, la nôtre c’est le matin à la Place de l’Indépendance alors que celle des libéraux, ce sera le soir. Et à ce propos, on tient l’opinion nationale et internationale à témoin, si le pouvoir s’entête à interdire la manifestation, on a un plan B qu’on va dérouler mais qu’on ne peut pas dévoiler pour des raisons stratégiques».
Auteur: Barka Isma BA
Publié le: Mardi 19 Juillet 2011
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