Les choses se sont accélérées hier pour Barthélemy Dias.Son déferrement au parquet, son inculpation pour meurtre, coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation administrative et son placement sous mandat de dépôt sont intervenus le même jour.Si les mêmes chefs d’inculpation sont retenus jusqu’à la fin de l’instruction, Barthélemy Dias sera jugé en Cour d’assises.
Barthélemy Dias a été placé sous mandat de dépôt, hier mercredi, par le doyen des juges d’instruction Mahawa Sémou Diouf. Le jeune socialiste va passer sa première nuit en prison. Et le quartier pénitentiaire de Rebeuss aura désormais un nouveau pensionnaire. Les chefs d’inculpation de meurtre, coups et blessures volontaires et détention d’arme sans autorisation administrative ont été retenus par le juge du premier cabinet d’instruction. Si les mêmes chefs d’inculpation sont retenus jusqu’à la fin de l’instruction, le jeune socialiste sera traduit devant la Cour d’assises. La seule juridiction compétente pour connaître des crimes ou meurtres.
A en croire les juristes que nous avons interrogés, au cours de l’information judiciaire, deux probabilités peuvent se présenter : le juge d’instruction peut estimer qu’il s’agit d’un homicide involontaire. Alors, le jeune socialiste sera simplement jugé en audience de flagrants délits. L’autre cas de figure, selon toujours notre source, c’est lorsque le magistrat instructeur estime que la balle de Barthélemy Dias n’a pas tué le jeune Ndiaga Diouf. Alors un non-lieu sera décerné au camarade d’Ousmane Tanor Dieng.
L’inculpation et le placement sous mandat de dépôt du patron des Jeunesses socialistes surviennent le même jour que son déferrement au parquet. Sa conduite chez le procureur de la République est survenue hier à 10 heures 45 minutes. Dans la plus grande discrétion et sous bonne escorte de la Brigade d’intervention polyvalente (Bip) et du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign). Une fois dans la cave du palais de Justice de Dakar, la surveillance des lieux a été assurée par l’Escadron de surveillance et d’intervention (Esi). L’impressionnant dispositif de sécurité déployé dans les abords du Temple de Thémis, avec notamment les éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi), présageait déjà de la venue d’un ‘hôte’ important. C’était le début de va-et-vient incessants des avocats de Barth - comme l’appellent affectueusement ses proches - entre les bureaux du procureur de la République Ousmane Diagne et celui du doyen des juges.
C’est ainsi parti pour une longue instruction du dossier du jeune socialiste. Des informations en notre disposition, il ressort que l’enquête préliminaire confiée au commissaire central de Dakar pourrait ne pas livrer tous les secrets dans cette affaire. Conséquence : le doyen des juges peut ordonner une ‘délégation judiciaire’ ou un ‘complément d’enquête’. L’on se rappelle que la perquisition initialement prévue hier sur les lieux du crime pour déceler des indices de culpabilité n’avait pas eu lieu, face au refus des conseillers municipaux de collaborer.
L’autre éventualité dans cette affaire, nous dit-on, est que le doyen des juges peut confier le dossier à un autre juge d’instruction, à travers une ‘commission rogatoire’. C’est un acte par lequel un juge d’instruction saisit un autre juge d’instruction.
Enfin, le ‘dessaisissement de la police au profit de la Gendarmerie nationale’, tant souhaité dans le cadre de l’enquête préliminaire, n’aura jamais lieu. L’enquête est bouclée et le dossier transmis au procureur de la République. Et ce dernier a confié le sort de Barthélemy Dias au doyen des juges.
Pape NDIAYE
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