Le 6 juin, Dénéba Diouf, expert en management qualité halal, a publié une analyse louant l’organisation exemplaire du Sénégal pour le Hajj 2025, qu’il juge comme une opportunité pour revoir le quota de pèlerins et faire du pays une plateforme majeure du tourisme halal. « Le Sénégal dispose de tous les atouts pour devenir une plateforme majeure du tourisme halal », affirme Diouf, soulignant les innovations apportées cette année par la Délégation générale au Pèlerinage, dirigée par le Général Mamadou Gaye.
Avec un quota de 12 860 pèlerins, le Sénégal a brillé par des mesures comme la révision du cahier des charges, la décentralisation des inscriptions à Ziguinchor, Saint-Louis, Tambacounda et Diourbel, et la réorganisation des voyagistes en groupes de 1 000 pèlerins. « Ces efforts ont permis un déroulement sans incident majeur du Hajj pour les pèlerins sénégalais, renforçant ainsi la position du Sénégal en tant qu’acteur clé du tourisme religieux », note Dénéba Diouf, qui y voit une chance d’augmenter le quota. « Une organisation exemplaire pourrait inciter l’Arabie saoudite à relever le quota du Sénégal pour les prochaines éditions », ajoute-t-elle.
Côté saoudien, le Hajj 2025 a introduit une identité numérique via « Absher » et « Tawakkalna », des solutions d’IA par la SDAIA, des essais de taxis volants, et des sanctions strictes contre les pèlerins non autorisés (amendes de 100 000 riyals et interdictions d’entrée de 10 ans). Pour Diouf, ces avancées renforcent la sécurité et le confort, mais aussi l’exigence pour les pays participants. « Le développement de partenariats stratégiques dans le secteur du transport aérien, notamment avec Qatar Airways, Flynas et Air Sénégal, faciliterait l’acheminement des pèlerins et stimulerait les échanges économiques », propose-t-il, plaidant pour des liaisons directes entre Dakar et des hubs comme Doha, Jeddah et Oman.
Dénéba Diouf met également en avant le Grand Magal de Touba, qui attire 3 à 5 millions de fidèles et génère 250 milliards FCFA, avec 60 milliards de transactions quotidiennes. « Ce modèle démontre la capacité du Sénégal à organiser des rassemblements religieux de grande envergure, porteurs d’opportunités économiques majeures », souligne-t-il. Pour capitaliser sur ces atouts, elle recommande de structurer le tourisme religieux, culturel et de santé autour d’infrastructures modernes et de certifications rigoureuses. « En structurant ces segments et en tissant des partenariats ciblés avec le monde musulman, le Sénégal peut renforcer son attractivité », insiste Diouf.
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