Banques centrales africaines : la symétrie fragile entre inflation et croissance
La conduite de la politique monétaire en Afrique s’inscrit dans un contexte complexe où se croisent l’indépendance institutionnelle, les attentes des gouvernements et la nécessité de maintenir la stabilité des prix. Les banques centrales doivent préserver leur crédibilité auprès des marchés tout en s’adaptant à des économies exposées aux chocs externes, aux fluctuations des matières premières et aux pressions sociales. Cette gestion exige de trouver un équilibre entre le contrôle de l’inflation, le soutien à la croissance économique et la solidité du système financier, des objectifs qui ne se superposent pas toujours et peuvent générer des tensions sur la hiérarchie des priorités.
Les pressions politiques influencent également les décisions, en particulier lors des périodes électorales ou face à un ralentissement économique prolongé. Les banques centrales doivent alors naviguer entre rigueur technique et sensibilité aux besoins immédiats des populations. Selon les données de la Banque africaine de développement, l’inflation moyenne en Afrique subsaharienne était estimée autour de 4 % en 2025, avec des pointes supérieures à 15 % dans certains pays fragiles, illustrant les difficultés de maintenir la stabilité des prix tout en soutenant l’activité économique.
Dans ce contexte, la gouvernance monétaire repose sur la capacité à anticiper les chocs, à coordonner les politiques économiques avec les autorités budgétaires et à communiquer de manière transparente pour maintenir la confiance des acteurs économiques. La réussite de cette stratégie conditionne non seulement la stabilité macroéconomique mais aussi la résilience des sociétés face aux crises externes et internes.
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