Contestation en Tanzanie: plus de 200 inculpations pour "trahison"
Plus de 200 personnes ont été inculpées de "trahison" en Tanzanie en lien avec les manifestations durement réprimées qui ont suivi les récentes élections, ont indiqué des sources judiciaires à l'AFP.
Vendredi, des centaines de personnes ont été présentées au tribunal de la capitale économique Dar es Salaam.
Plus de 250 personnes ont alors été inculpées pour "trahison" et "complot en vue de commettre une trahison", dans le cadre de trois dossiers distincts, a indiqué à l'avocat Peter Kibatala à l'AFP vendredi soir devant le tribunal.
Des sources judiciaires au tribunal ont dit à l'AFP être au courant d'au moins 240 inculpations.
D'après des actes d'accusation consultés par l'AFP, la plupart des inculpés sont accusés d'avoir, le 29 octobre, jour du scrutin, voulu "entraver les élections générales (présidentielle et législatives) de 2025 dans le but d’intimider le pouvoir exécutif".
Le pays d'Afrique de l'Est peine à se remettre du mouvement de contestation spontané réprimé avec une grande violence.
Le principal parti d'opposition, Chadema, a avancé le chiffre d'au moins 800 morts. Des sources diplomatique et sécuritaire ont corroboré l'idée que des centaines, voire des milliers de personnes, ont été tuées en marge des élections.
La présidente Samia Suluhu Hassan a officiellement remporté la présidentielle, dont ses deux principaux rivaux avaient été exclus, avec près de 98% des suffrages. Des observateurs étrangers ont toutefois remis en question la crédibilité du scrutin, qualifié de "parodie de démocratie" par Chadema.
Bien que les autorités tanzaniennes, qui ont refusé jusqu'ici de communiquer tout bilan humain, aient bloqué internet cinq jours durant, puis tenté d'empêcher la publication des photos et vidéos des victimes, celles-ci ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux en début de semaine.
Vendredi soir, la police a indiqué rechercher plusieurs cadres du parti Chadema dont son secrétaire général John Mnyika, son adjoint Amani Golugwa, et son porte-parole Brenda Rupia, les appelant dans un communiqué à "se rendre immédiatement".
AFP
Commentaires (1)
Être un opposant c'est trahir. Il faut les emprisonner comme en Russie ou en Chine. Aucune opposition ne doit être tolérée. Il faut en finir avec la démon-cratie occidentale et leur tyranie des votes.
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