Calendar icon
Wednesday 08 October, 2025
Weather icon
á Dakar
Close icon
Se connecter

Navétanes : Quand le jeu devient source de panique (par Sokhna Faty Isseu Samb)

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB

image

Navétanes : Quand le jeu devient source de panique (par Sokhna Faty Isseu Samb)

‎Le football populaire sénégalais traverse une saison trouble. À Fimela, les matchs sont suspendus. À Koungheul, un jeune a perdu la vie. Et à Rufisque, depuis trois jours, les affrontements entre les ASC JAD et Lebougui ont transformé les rues en champ de batailles. Des projectiles et des bombes lacrymogènes ont été lancés. Des vieilles personnes se sont évanouies. Des enfants ont dû fuir avec leurs parents, cherchant refuge ailleurs pour échapper à ces scènes de violence. L'arrêté pris par le préfet de suspendre définitivement les navetanes dans la ville de Rufisque , n'a eu aucun effet. Les jeunes continuent de se regarder en chiens de faïence. Le sport, censé rassembler, devient source de panique.

‎Maintes fois critiquées, ces joutes sportives demeurent. Toujours avec son lot de violences. L’État a tenté de poser un cadre : du 15 juillet au 15 octobre, chaque année. Une période officielle pour structurer, prévenir, encadrer ces jeunes férus de ballon rond. Mais le calendrier ne suffit pas à contenir les passions, ni à prévenir les débordements. Car ce qui se joue sur les terrains dépasse le ballon : c’est l’identité, l’honneur, la rivalité, parfois la colère enfouie d’une jeunesse en quête de reconnaissance.

‎Alors, que faire ?

‎Suspendre, sanctionner oui. Mais surtout, réparer. Revenir à l’esprit du jeu. Celui qui élève, qui soigne, qui rassemble. Il faut que les leaders de quartier, les ASC, les supporters, les arbitres, les parents , les journalistes… tous se parlent, se regardent, se rappellent pourquoi ils sont là.

‎Les terrains de football ne doivent plus devenir un champ de bataille. Ils doivent plutôt rester un cadre où l'on cultive l'amour et la fraternité.

‎Et si la pause est nécessaire, qu’elle soit aussi l’occasion de repenser, de réconcilier, mais surtout, de guérir des plaies béantes et résoudre nos incompréhensions.

‎Enfin, l'aspect culturel des navetanes longtemps occulté ou négligé de nos équipes communes peut être une source de thérapie de ces violences. Car, la culture c'est la créativité dans une sainte concurrence.

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB
Publié le: Mardi 07 Octobre 2025

Commentaires (7)

  • image
    Assane il y a 22 heures

    Toute belle,Yalla bo mouthiou si man😀😀😀😀

  • image
    Djibril il y a 18 heures

    Xessal mome dou affaire masque la rek pour tek dil app dof

  • image
    Boubs il y a 21 heures

    Très bel article, voilà ce qu'on aime voir des femmes belles et intelligentes

  • image
    Bibi33 il y a 21 heures

    L'ONCAV est piloté par un semi analphabète, il ne faut pas s'étonner que rien ne change.
    Aucun programme sérieux pour l'éducation au fair play, aucune structuration des supporters. Les autorités doivent convoquer les dirigeants de L'ONCAV pour exiger l'organisation et la responsabilisation des mouvements des supporters, un système de VAR même modeste pour apporter une réponse aux problèmes de violences.
    Il est inacceptable de continuer à faire un sport avec autant de violence. En Europe le phénomène des hooligans a été géré, les déplacements des supporters sont planifiés, les stades ont été adaptés, des stadiers ont été formés. Certes on ne pourra pas tout faire comme en Europe mais il est temps de mettre sur la table un plan d'actions sérieux.

  • image
    Vérité il y a 20 heures

    Elle cherche un mari ou quoi ? A mettre sa photo en avant comme ça!!! Mdrrr.

  • image
    Veritas il y a 20 heures

    Concernant la violence de supporters de sports populaires comme la lutte ou le football, nous devrions grandement nous inspirer d'un pays comme l'Angleterre qui en a grandement souffert - notamment dans les années 80 - avec le phénomène des hooligans.
    Un arsenal législatif, communicationnel et sécuritaire avait alors été mis en place qui a permis de faire aujourd'hui du championnat anglais un vrai rendez-vous familial, marginalisant en grande partie les groupes violents qui semaient la terreur.
    Après il y aussi une autre réalité au-delà de ce que l'auteur souligne à juste titre par rapport à la frustration des jeunes : l'oisiveté est la mère des vices.
    Nous devrions débaptiser les ASC (association sportive et culturelle) et les renommer AF (association de football). La plupart des associations ne proposent que le football, mettant de coté tous les autres sports (à l'exception du basket) ainsi que les arts (peinture, musique, théâtre, littérature,...).
    La conséquence est que beaucoup de jeunes n'ont pas d'autres choix que de se replier sur le football qui ne les passionne pas forcément? emmenant avec eux leurs frustrations et rancœurs qu'ils diffusent à la première occasion.
    Jeunesse rime avec fougue, mais celle-ci doit être canalisée.

  • image
    Arame il y a 19 heures

    mâcha Allah ma chérie très belle article et je te souhaite une brillante carrière Incha Allah tu as parlé pour des pères et mères de famille mais aussi pour des jeunes inquiets de l’avenir du football.

  • image
    Moussa Gningue il y a 18 heures

    Très belle contribution..Bravo pour la pertinence..

Participer à la Discussion