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Métier d’enseignant : La vocation résiste, l’attractivité est sous tension

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB

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Métier d’enseignant : La vocation résiste, l’attractivité est sous tension

Enseigner, acte noble par excellence, est un métier longtemps embrassé par pure vocation. Pourtant, entre la précarité des conditions, la surcharge de travail et le manque de considération, cette flamme résiste difficilement. Une enquête menée à travers trois parcours offre un regard sur ce que signifie « enseigner en 2025 » au Sénégal, un métier qui, malgré les réformes salariales, peine à retrouver son attrait d’antan.

La passion inaltérable de la transmission

Pour Madame Fall, enseignante depuis trois décennies, la passion est intacte. Elle confie aborder son métier avec la même rigueur et la même tendresse qu’au premier jour. « Ce métier m’a construite. Il m’a appris à écouter, à guider, à me dépasser. Chaque élève est une histoire, chaque année une leçon », confie-t-elle.

Mme Fall affirme que la vocation existe toujours chez les jeunes, mais elle doit être « accompagnée ». Elle lance un avertissement : « Il faut du respect, du soutien, des moyens. Si tu vis dans la précarité, tu finis par te rendre à l’école le cœur lourd, et ça se ressent dans ton travail. »

Le choix difficile de la reconversion

Une situation vécue par Moussa Tine. Après cinq ans d’enseignement dans une école rurale, il a quitté l'Éducation nationale pour se reconvertir dans le secteur privé. « J’ai adoré enseigner. Mais j’étais seul, débordé, mal payé. J’ai tenu jusqu’à ce que je tombe malade. Par la suite, j’ai compris que je devais partir », confie-t-il.

Bien qu'il se plaise dans son nouveau métier, il déplore le sort du corps enseignant : « Ce n’est pas la vocation qui manque. C’est l’environnement qui étouffe. Les enseignants devraient être les mieux payés. Nous avons formé toutes les grandes personnalités de ce monde. »

Une mission et un héritage affectif

Pour Mme Sy, enseignante depuis dix ans dans un village reculé, le métier est un « héritage affectif » inspiré par son père. Elle insiste sur le fait qu'enseigner demande patience, passion et surtout amour pour les enfants.

Elle se réjouit de l’évolution des relations avec les élèves : « Aujourd’hui, les apprenants viennent vers nous avec confiance et cette proximité nous permet de mieux comprendre les élèves. »

Toutefois, elle reste lucide sur la fragilité de la reconnaissance : « Tant que l’enseignant obtient de bons résultats, il est valorisé. Il suffit pourtant d’un faux pas, d’un moment de faiblesse, pour qu’il soit marginalisé, oublié, parfois même humilié. »

Réformes et salaires : Des avancées jugées insuffisantes

Le secteur de l’enseignement a connu plusieurs réformes depuis 2010 (révision des programmes, transition numérique, promotion des langues nationales). En 2025, vingt-cinq nouveaux lycées publics ont été annoncés.

Côté rémunération, les salaires ont significativement progressé : alors qu’un instituteur débutant touchait entre 40 000 et 60 000 FCFA/mois en 1995, ce même poste démarre entre 169 000 et 402 000 FCFA/mois en 2025, avec des perspectives jusqu’à 567 000 FCFA après quelques années.

Malgré ces avancées, les syndicats jugent les conditions encore insuffisantes pour garantir l’attractivité du métier. La vocation, comme le démontre Fatou Talla qui prépare le concours malgré les découragements, est toujours là, mais elle demande un soutien plus solide de la part des pouvoirs publics.

Auteur: Sokhna Faty Isseu SAMB
Publié le: Lundi 20 Octobre 2025

Commentaires (2)

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    AFRICANOPHONE il y a 1 heure

    La Grande Bretagne et la France sont pareil mais l'anglais a un statut privilégié dans le monde: langue du diplomate, de l’élite scientifique, des hommes d’affaires, et de plus en plus des jeunes. Y a-t-il encore une raison pour ne pas sortir de l’isolement et du provincialisme à une époque de mondialisation où les valeurs et les intérêts se mondialisent et s’anglicisent en même temps?
    La langue Anglaise est sans doute mil fois plus utile que la langue française c'est pourquoi il faut choisir l'Anglais sur le français comme langue officielle à côté du Wolof,
    pas parce qu'on aime l'Angleterre ou les États-Unis mais parce que la langue Anglaise est devenue universelle, dans tous les pays du monde l'anglais si ce n'est pas la langue officielle du pays donc est étudié comme la première langue étrangère après la langue du pays.
    Donc au lieu de perdre le temps d'apprendre le français comme langue officielle après l'anglais comme première langue étrangère supprimons le français, pourquoi fatiguons nous à apprendre une langue inutile et impopulaire, faisons comme tous les pays Asiatiques, Européens etc...
    Apprenons nos propres langues nationales, remplaçons le français par le Wolof puisque c'est la langue la plus parlée et plus comprise dans notre pays et après une seule langue européenne comme l'anglais est la plus utile plus universelle plus facile plus répandu plus populaire etc... que le français même en France à partir du lycée l'anglais est obligatoire et aussi même en France pour beaucoup de boulots il faut absolument maîtriser l'anglais,
    donc c'est logique qu'on laisse le français au profit de l'anglais, après nos chères langues comme tous les pays du monde.
    L'anglais est la langue la plus utilisée dans tous les domaines, notamment les affaires, la science, le commerce, le tourisme, la recherche, la technologie, les médias, les communications internationales etc... est étudiée comme la première langue étrangère dans tous les pays du monde y compris ceux qui ont des relations tendues avec les pays anglo-saxons comme États-Unis ou l'Angleterre. Surtout quand on voyage dans le monde qu'on va réellement connaître l'importance de l'anglais sur le français
    Il est également important de ne pas négliger l'importance des langues maternelles. Apprendre sa langue maternelle est essentiel pour le développement personnel et culturel, et peut même faciliter l'apprentissage d'autres langues.
    Renforçons nos langues nationales, l’anglais, la technologie et les sciences au lieu de perdre du temps avec la langue française qui ne cesse de perdre de l’influence, le Sénégal ferait mieux de se mettre à la marche du monde. La maitrise de l’anglais par des autorités françaises, à commencer par le président, devait nous interpeller. Des manifestations se tiennent au cœur de Paris (au palais des congrès, aux différents parcs des expositions, Station F etc............. avec l’anglais comme langue de travail.
    Aujourd’hui, la science est en anglais, l'universel est en anglais, même dans les universités françaises.
    A l’échelle universitaire, on le sait, le système LMD est devenu un modèle quasi-mondial et aussi une contrainte mondiale. Poussé par les instances internationales: Banque mondiale et UE. Ce système LMD a été conçu pour la mobilité des étudiants (système Erasmus dans l’UE). Cette mobilité s’appuie essentiellement sur l’enseignement anglais, puisque les étudiants doivent faire des enseignements semestriels dans des pays différents (par exemple un français peut faire un semestre au cours des trois années de licence ou des deux années de master de la même spécialité en Hongrie ou au Danemark, essentiellement en anglais). Le LMD est appliqué pour le moment artificiellement, dans sa logique et philosophie de base mobilité, favorable au rapprochement des peuples (européens) et l’échange d’étudiants.

    Pendant ce temps, nos autorités, au plus haut sommet, continuent de porter des casques de traduction dans toutes les rencontres internationales. Les horizons de nos diplômés sont limités, la recherche plombée faute d’un niveau acceptable en anglais.

    Le moment est venu d’arrêter cette langue et de renforcer l’anglais, les sciences et la technologie. Mais cela demande à la fois une vision et du courage. Il faut se donner un délai pour supprimer cette langue dépassée.
    Il faudra du courage pour faire face aux oppositions qui ne manqueront pas avec les Senghoriens, Senghoristes et les esclaves du salon.
    Même si on aime la langue de Molière, avec laquelle on s'est tous formé et qui nous émeut toujours. Ce n'est pas une question d'amour pour une langue, mais de réalisme. Prendre en considération les intérêts stratégiques de tout un peuple. Accéder au monde, sortir de sa coquille, s’adapter et surtout progresser: tel est l’enjeu d’avenir. Mais, il faut le savoir à l’avance, si le SÉNÉGAL décide d’opter pour l’anglais, comme langue officielle à l’avenir, il faudrait s’attendre à voir descendre à Dakar toute l’armada des dirigeants politiques et diplomates français, ainsi que leurs intermédiaires, en vue de dissuader le SÉNÉGAL de le faire.
    Il faudrait donc s’y préparer à l’avance.
    Le passage d’une langue à une autre n’est pas nouveau. De nombreux pays ont réussi leur transition linguistique, en passant d’une langue étrangère à une autre, et pour des raisons diverses.

    L'ex Indochine Française:
    C'est à dire Le Vietnam, le Cambodge et le Laos ont retiré la langue française comme langue officielle ont mis leurs langues nationales à sa place et l'anglais comme première langue étrangère
    depuis les années cinquante.

    Au Rwanda, on est passé par étapes, du français à l’anglais. Ils ont introduit l’anglais en 1994 après le génocide (ils tiennent la France pour politiquement responsable des violences de cette période), puis en 2003, l’anglais est devenu carrément 2ème langue officielle après le Kinyarwanda et langue du travail, Kinyarwanda qui est la première langue nationale et première langue officielle du pays.

    L'Algérie depuis trois ans a retiré le français comme première langue étrangère et a mis l'anglais comme première langue étrangère après les deux langues du pays:
    L'arabe langue nationale et officielle et le Tamazight comme deuxième langue officielle.

    Au Maroc L'anglais est de plus en plus enseigné et sa maîtrise est perçue comme cruciale pour l'avenir, en particulier par les jeunes. Le ministère de l'Éducation a décidé de généraliser son apprentissage Ils voient l'anglais comme la langue des sciences, des affaires et de l'internet, et pensent que le passage à l'anglais bénéficierait à l'ambition du Maroc en tant que pôle international.

    En Tunisie
    Une mutation visible dans la société
    Dans la rue, les médias et même le dialecte tunisien, les emprunts à l’anglais se multiplient.
    De plus en plus d’entreprises privilégient la communication bilingue arabe-anglais, au détriment du français.
    Pour beaucoup de jeunes, l’anglais est perçu comme la langue de l’avenir, celle qui ouvre les portes d’un monde globalisé. Le français, lui, conserve une image liée au passé colonial ou à une élite traditionnelle, ce qui le rend moins attractif pour une génération en quête de modernité et d’ouverture.

    Suisse Germanique: 70/100 de la population Suisse,
    L'aéroport de Zurich a supprimé la plupart des annonces en français, ne conservant que l'allemand et l'anglais pour réduire le bruit et améliorer le confort des passagers, conformément à une tendance internationale. Des exceptions subsistent pour les vols vers des destinations francophones et pour les messages de sécurité. La version française du site web de l'aéroport a également été abandonnée car elle était peu consultée.
    Zurich va arrêter d’enseigner le français dans les écoles primaires
    Zurich est le dernier canton suisse germanophone à remettre en question la politique suisse d’enseignement du français dès les premières années de scolarité.
    Ce septembre 2025 son conseil cantonal a voté la suppression des cours précoces de français, rejoignant ainsi Appenzell Rhodes-Extérieures, qui avait pris une décision similaire plus tôt cette année. Des propositions visant à repousser l’enseignement du français au secondaire sont également en discussion dans d’autres cantons germanophones, notamment Saint-Gall, Thurgovie et même le canton bilingue de Berne.
    La Suisse compte trois principales langues nationales : l’allemand: 70/100, le français: 21/100 et l’italien: 08/100 Toutefois, seule une minorité de Suisses maîtrisent plus d’une langue nationale.
    De plus en plus, les jeunes privilégient l’anglais comme deuxième langue plutôt qu’une autre langue nationale.
    En Suisse romande cette décision est perçue comme une gifle. Beaucoup sont particulièrement irrités que Zurich conserve l’anglais précoce tout en supprimant le français précoce.
    Mais peu sont surpris.
    En Suisse romande, l’allemand est bien ancré dès l’école primaire, même si les résultats restent mitigés : peu deviennent vraiment bilingues, car beaucoup n’utilisent jamais ce qu’ils ont appris à l’école.

    La Belgique compte deux principales régions linguistiques la Flandre: le néerlandais comme langue officielle 60/100 de la population du pays
    Et la Wallonie: le français comme langue officielle 40/100 de la population du pays.
    L’anglais est désormais la langue la plus parlée parmi les jeunes Belges
    L’anglais est devenu la langue la plus parlée par les jeunes (âgés de 15 à 34 ans) en Belgique. En 2024, il a dépassé les deux langues officielles du pays.
    Un peu plus de six personnes sur dix (60,5 %) en Belgique âgées de 15 à 34 ans déclarent avoir une « bonne à très bonne connaissance » de l’anglais, contre 57,1 % pour le néerlandais et 56,3 % pour le français.

    Le Canada c'est dix provinces et trois territoires,
    seulement une province le Québec parle le français.
    Le reste c'est à dire 9 provinces et 3 territoires parlent l'Anglais.
    Verdict
    Il y a bel et bien déclin du français au Québec: les démographes s’entendent sur ce point. Mais leur opinion diffère sur sa rapidité et sur le rôle de l’immigration dans ce déclin.

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    L'enseignant en vacances il y a 55 minutes

    Bayileine niakhtou bi. Nous avons la solde indiciaire la plus élevée de la fonction publique. Si vous voulez que les gens nous respectent il faut arrêter le niakhtou. Teksi dii sante yalla. Habillez vous correctement et mangez bien avec votre famille. Meme sil vous reste rien a épargner bakhneu.

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