Alors que le Sénégal compte près de 3 600 enfants et adolescents vivant avec le VIH, les chiffres révèlent une réalité alarmante : seuls 42 % sont diagnostiqués, 41 % bénéficient d’un traitement antirétroviral, et à peine 32 % atteignent une charge virale indétectable. Face à cette situation, le projet EnPRISE 4, lancé ce mercredi à Saint-Louis, se donne pour mission de renforcer la prise en charge psychosociale de ces jeunes, notamment les adolescentes souvent laissées pour compte.
Dans la région nord du pays, où subsistent encore des poches de vulnérabilité, le défi reste immense malgré l’existence d’un suivi médical dans les structures de santé. Dr Abiboulaye Sall, directeur adjoint de la Santé de la région de Saint-Louis, alerte :
« Nous avons une cohorte d’environ une centaine d’enfants suivis dans les 12 centres de santé et les 3 hôpitaux de la région. Seuls 50 % d’entre eux ont une charge virale indétectable. Cela signifie que l’autre moitié présente encore des difficultés dans la prise des traitements ou l’adhésion au suivi » a-t-il révélé
Le projet EnPRISE 4, mis en œuvre par le Centre de Régional de recherche et de Formation à la Prise en Charge Clinique de Fann (CRCF) avec le soutien de la Direction régionale de la Santé, ambitionne de corriger ces insuffisances. « Il s'agit de renforcer les dispositifs existants, mais aussi de travailler sur les dimensions psychosociales, souvent négligées mais pourtant essentielles pour l’observance thérapeutique », a insisté Dr Sall.
Parmi les défis majeurs à relever figure aussi l’échec de la PTME (Prévention de la Transmission Mère-Enfant), comme le souligne le médecin : « Il nous arrive encore de constater que des enfants naissent infectés, alors que cela aurait pu être évité. Ce sont des échecs que nous devons absolument corriger si nous voulons atteindre l’objectif zéro infection chez les nouveau-nés de mères séropositives. »
Pour Mame Birame Niang, chef de projet EnPRISE 4, l’ambition est claire : toucher près de 2 300 enfants à l’échelle nationale, en misant sur un accompagnement global sur trois ans. Avec un budget de 628 millions de francs CFA, le projet entend mettre en place un modèle de prise en charge reproductible, qui tienne compte des réalités sociales, émotionnelles et médicales des jeunes vivant avec le VIH.
En misant sur un maillage régional renforcé, l’engagement communautaire et la formation du personnel soignant, EnPRISE 4 vise à améliorer l’adhésion au traitement, réduire les cas d’échec thérapeutique et casser la chaîne de transmission du virus chez les enfants.
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