FMI, dette cachée et Diaspora Bonds : L’avis tranché d’Alassane Seck de la LSDH
Alassane Seck, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme (LSDH), s’est exprimé sur l’état des finances publiques du Sénégal. Dans un contexte marqué par des attentes fortes autour du FMI, des révélations sur des dettes non documentées et le souhait de mobiliser la diaspora pour financer le développement, il a appelé à une redéfinition profonde des pratiques de gouvernance économique, pour plus de souveraineté, de transparence et de justice, devant le jury du dimanche sur iRadio.
Repenser le partenariat avec le FMI
Pour Alassane Seck, le FMI ne doit pas être simplement un bailleur ou un superviseur externe, mais un partenaire qui respecte la capacité du Sénégal à définir ses priorités. « Le FMI n’est pas un ennemi, mais il ne doit pas continuer à imposer ses conditions sans que nous ayons pleinement notre mot à dire », affirme-t-il. Il a insisté pour que les réformes adoptées dans le cadre de ce partenariat s’inscrivent dans les besoins réels de la population, non pas dans des prescriptions détachées du vécu sénégalais. Il a ainsi plaidé pour une plus grande responsabilité nationale dans la définition des politiques budgétaires et économiques suite aux négociations
Dette cachée : entre transparence et crédibilité
Le sujet de la dette cachée – c’est-à-dire les engagements financiers non déclarés, mal ou pas documentés – constitue un déficit de confiance majeur, tant vis-à-vis des citoyens que des partenaires internationaux. « Une dette non connue ou mal enregistrée est un acte contre la crédibilité de notre État », dit-il. Avant d’appeler à ce que le Sénégal mette en place des mécanismes robustes pour garantir la visibilité de l’ensemble des engagements financiers, qu’ils soient externes ou internes. Ceci inclut un renforcement du rôle du Parlement, de la Cour des comptes, et de la société civile dans le suivi des finances publiques.
Diaspora Bonds : une alternative porteuse à condition de confiance
Alassane Seck voit dans les Diaspora Bonds une voie prometteuse pour diversifier le financement du développement et réduire la dépendance à l’extérieur. Ces obligations destinées aux Sénégalais de l’étranger pourraient contribuer de manière significative aux infrastructures et à l’investissement public, à condition que le cadre soit crédible, transparent et rassurant pour les investisseurs. « La diaspora sénégalaise constitue une force économique qu’on ne peut plus ignorer. Si elle investit dans des titres clairs, bien gérés, cela pourrait alléger la pression sur les finances extérieures », avance Seck. Il avertit toutefois des risques : sans contrôle citoyen, sans garantie de gouvernance, ces instruments pourraient reproduire les failles financières classiques.
Transparence, rigueur et exemplarité de l’État
Au-delà de ces trois axes, l’invité appelle l’État sénégalais à incarner l’exemplarité. Il fustige le contraste entre les discours de « rupture » et certaines dépenses publiques ostentatoires, notamment en matière de véhicules de luxe ou d’avantages visibles. D’ailleurs, il insiste sur la nécessité d’une culture de rigueur, de sobriété budgétaire et de responsabilité. Selon lui, la crédibilité financière d’un État se construit autant dans ses choix de dépenses que dans ses stratégies de financement.
Commentaires (17)
Merci d'avance
Ils sont dans le pragmatisme, dans la cohérence de l'ordre financier mondial.
Le Sénégal a choisi autre chose, alors assumons tous cette situation.
Quand on prône la souveraineté nationale, il faut l'assumer jusqu'au bout.
Et arrêté de courir derrière ses institutions financières.
Alors autant se taire quand même un gamin de 7 ans comprend ce jeu de certains qui pensent que Le BON DIEU qui distribue depuis toujours les bienfaits, est en congé ou à la retraite.
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