L'Association pour la Protection et la Promotion de l'Indication Géographique Maad de Casamance (APICMAC), a tenu une assemblée générale de renouvellement. Une occasion pour les acteurs de faire le point des avancées de la filière. Ils ont affirmé l’urgence de relever les défis, notamment ceux liés à la transformation. Selon les données, seulement 4% de la production de Madd de la Casamance sont transformés.

 Le Directeur exécutif de l'ONG ETDS, Pape Tahirou Kanouté informe que cette rencontre fait suite à l’enregistrement du Maad de Casamance en éducation géographique. Un bon point dans la valorisation de la filière. 

" Le Sénégal a obtenu sa première indication géographique à travers le Maad de Casamance. Donc rien que par rapport à cet objectif-là, l'association a atteint son objectif avec le soutien de ses partenaires.", a déclaré le Directeur exécutif de l’ETDS.

Malgré cette avancée majeure, la problématique de la transformation du produit demeure. 4% de la production collectée est transformée. Un défi qu’il va falloir relever, selon Pape Tahirou Kanouté.

" Il y a un succès qui est là. Maintenant, il y a des défis. Tout le monde sait qu'on est à moins de 4% de transformation du Maad. Sur tous les produits en Casamance, on est à moins de 5%. Donc, ce qui veut dire qu'il faut augmenter les capacités de production, et là aussi nous y travaillons, pour augmenter les capacités de transformation des acteurs, pour leur permettre de répondre à cette demande-là.", a renseigné M. Kanouté.

Au-delà de ce défi lié à la transformation, il y a les aspects environnementaux. 

" Si la filière, en tout cas, doit continuer à exister, il faut qu'il y ait du Maad dans la forêt. Il faut qu'il y ait du Maad dans les parcelles agroforestières.", a indiqué le directeur exécutif de l’ETDS, Pape Tahirou Kanouté.

Pour lui, cet aspect environnemental nécessite une sensibilisation et une formation des cueilleurs sur les bonnes pratiques.

" Il faut sensibiliser contre les feux de brousse, parce qu'il y a beaucoup de feux de brousse qui détruisent la forêt, et quand la forêt est détruite, le Maad est menacé. Donc la formation des cueilleurs sur les bonnes pratiques, ne pas couper la liane, récolter le Maad mature, toutes ces questions-là sont en train aujourd'hui d'être prises en charge, mais doivent être consolidées à travers le soutien des services techniques.", a déclaré le Directeur exécutif de l’ETDS Pape Tahirou Kanouté.

Casimir Adrien Sambou, Directeur régional du développement rural (DRDR), a affirmé que cette rencontre est d’une importance capitale pour la filière Maad, et estime que c’est une filière à protéger. 

" Il faut protéger cette filière parce que dans la Vision 2050, on veut la souveraineté alimentaire. Donc, il faut développer toutes les filières agro sylvo pastorales et halieutiques, notamment qui Maad, qui se développe bien dans l'écosystème de la Casamance.", a indiqué Casimir Sambou. 

Le Directeur régional du développement rural recommande d’aller vers une professionnalisation de la filière et développer les trois maillons. Le maillon production, le maillon transformation et le maillon commercialisation, la logistique interne et externe.

Pour Casimir Adrien Sambou, il faut aller même vers la sélection massale pour sélectionner les meilleurs cultivateurs de Maad.

Les acteurs à travers cette association doivent présenter un plan de travail, des projets et initiatives pour se faire accompagner par l’État, notamment les ministères concernés.