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Abdou Salam Sall (Recteur) : ‘Des manifestations violentes peuvent éclater à tout moment à l'Ucad’

Auteur: Mamadou SARR

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Les grèves et les manifestations violentes sont devenues récurrentes à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar. Et, pour le recteur Abdou Salam Sall, le moment est venu pour les acteurs de ‘stabiliser’ l’espace universitaire pour que l’Ucad fasse partie du peloton de tête des universités africaines.Sous l’égide de l’Institut de Gorée et en partenariat avec le médiateur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), s’est ouvert hier, sur l’île de Gorée, un atelier qui a pour thème : ‘La transformation des conflits dans l’espace universitaire’. Le recteur de l’Ucad, le Professeur Abdou Salam Sall, venu ouvrir les travaux, a saisi l’occasion pour lancer à l’endroit des acteurs de l’Ucad (syndicats d’enseignants, étudiants, chercheurs, Pacs et partenaires) un appel pour un changement des mentalités dans l’intérêt supérieur de la communauté universitaire. ‘A l’université, aujourd’hui, avec ses soixante-cinq mille étudiants, tout est possible. Moi-même tous les matins, je suis stressé parce qu’à tout moment, des manifestations violentes peuvent éclater. C’est pourquoi, nous devons avoir d’autres formes de protestation’, suggère le recteur de l’Ucad.

Pour Abdou Salam Sall, le processus de pacification de ce ‘temple du savoir’ qu’est l’Université Cheikh Anta Diop fera nécessairement appel à d’autres acteurs. Aussi a-t-il réitéré son idée de création d’une police universitaire pour veiller sur la sécurité des personnes et des biens de cet espace plus grand sur le plan démographique que plusieurs communes à travers le monde.

Le recteur Abdou Salam Sall qui a beaucoup insisté, dans son intervention, sur les enjeux de l’’économie de la connaissance’, a déploré le matérialisme qui gagne de plus en plus la société sénégalaise. ‘Au Sénégal, le matérialisme est en train de prendre une valeur inacceptable. Il faut valoriser ceux qui apportent quelque chose à la société par leurs connaissances’, insiste-t-il, joutant dans la foulée, qu’à l’Ucad, ‘il faut revoir notre rapport au travail, car tout est prétexte pour aller en grève’.

De l’avis d’Abdou Salam Sall, ce n’est pas uniquement à l’Ucad d’apporter des solutions à ses problèmes, mais toute la société doit s’y mettre. ‘C’est par nos vertus de solidarité que nous trouverons des solutions. Mais, on ne peut pas tout laisser à l’Etat’. A ce propos, il pense notamment au relèvement de l’inscription annuelle des étudiants. Et les fonds récoltés serviront à améliorer l’environnement pédagogique. Mais, l’ancien secrétaire général du Saes songe surtout à la Fondation de l’Ucad qui, mise sur pied, pourra à travers les donations de tous ceux qui ont acquis leurs positions sociales grâces aux diplômes obtenus à l’Ucad, faire des prêts bancaires aux étudiants qui le désirent pour payer leurs études. Un avis que partage le médiateur de l’Ucad Boubacar Diop dit Buuba. D’après, lui, s’il y a plus de moyens à l’Ucad, les résultats suivront. Et au lieu de se classer treizième au plan africain, l’université de Dakar fera partie du peloton de tête des universités africaines.

Quant à Waly Ndiaye, chargé de programme à l’Institut de Gorée, il a estimé que la concertation sur ‘la transformation des conflits dans l’espace universitaire’ est ‘le résultat d’une longue série de consultations entre le service du médiateur de l’Ucad et Gorée Institute afin de rechercher des solutions durables aux conflits récurrents que connaît l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar depuis plusieurs années’. Parlant du projet de partenariat qui sera exécuté durant les deux ans à venir par l’Ucad et l’Institut de Gorée, M. Ndiaye dira qu’il comporte deux volets recherche et une composante développement des capacités. L’objectif du projet étant une meilleure compréhension des causes profondes des conflits à l’Ucad, une identification systématique des différents protagonistes et leurs motivations et l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de renforcement des capacités dans les domaines de la transformation des conflits, du développement du leadeship et de la négociation.

Hébergement des étudiants : Pour la construction d’une citée internationale

Les étudiants sénégalais et étrangers orientés à l’Ucad sont confrontés à d’énormes difficultés d’hébergement. Pour cause, d’un côté, les lits ne sont pas suffisants au campus social de l’Ucad. Le Coud n’a pas plus de 20 000 lits pour quelque 65 000 étudiants. De l’autre, les logements à Dakar en général et singulièrement ceux des quartiers proches de l’université sont hors de prix. Conséquence, à en croire le recteur de l’Ucad, plusieurs étudiants renoncent à poursuivre des études supérieures faute de logement. ‘On m’a signalé qu’il y a des étudiants de Tambacounda qui sont rentrés l’année dernière faute de logement. Je trouve cela inacceptable’, déplore Abdou Salam Sall. Selon lui, si l’on veut stabiliser l’université, il faut aussi régler cette question cruciale. Pour ce faire, le recteur Abdou Salam Sall propose la création d’une cité internationale comme en France et au Maroc pour l’hébergement des étudiants étrangers. Le recteur a annoncé que le maire de Dakar ainsi que l’ambassadeur du Maroc ont été saisis de cette question. Et que chacun a accepté de sponsoriser un ou deux immeubles pour héberger des étudiants en mal de logement. 

Auteur: Mamadou SARR
Publié le: Samedi 22 Novembre 2008

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