Séropositivité : Quand la stigmatisation et le rejet familial détruisent le quotidien des femmes vivant avec le VIH
Malgré les avancées médicales et les efforts de sensibilisation, les femmes vivant avec le VIH continuent de faire face à une stigmatisation tenace et à des discriminations qui fragilisent leur quotidien. C’est le constat réaffirmé lors d’une rencontre entre l’association And Bokk Yakaar (ABOYA) et des journalistes spécialisés en santé, tenue ce vendredi à Guédiawaye.
Le rejet familial, première forme de violence
Les responsables de l’association soulignent que le rejet familial demeure la forme de violence la plus fréquente. Certaines femmes sont expulsées de leur foyer après l’annonce de leur statut, d’autres contraintes au silence pour éviter les conflits, la honte ou la rupture conjugale. « Beaucoup arrivent ici sans solution, parfois même sans un endroit où dormir », confie une responsable. La stigmatisation touche aussi les enfants vivant avec le virus : moqueries à l’école, rumeurs, isolement. Dans certains cas, les mères craignent même d’aller en justice lorsque leurs droits sont violés, de peur que leur statut ne soit rendu public.
Face à ces réalités, ABOYA accompagne les femmes à travers des médiatrices communautaires dans les structures de santé, un centre d’accueil temporaire pour les femmes rejetées, un soutien psychosocial pour renforcer la résilience et des appuis scolaires aux enfants et des activités génératrices de revenus. Ces actions permettent de restaurer la dignité et l’autonomie des bénéficiaires, mais restent insuffisantes face à l’ampleur des besoins.
Baisse des financements et obstacle aux droits fondamentaux
En effet, si les traitements antirétroviraux permettent aujourd’hui de vivre normalement avec le VIH, les discriminations, elles, continuent de priver les femmes de leurs droits fondamentaux : emploi, logement, prise en charge familiale, ou simplement le respect. L’association alerte également sur une baisse des financements internationaux, qui menace les actions communautaires alors que de nouveaux cas continuent d’être détectés, notamment chez les jeunes filles. ABOYA a lancé un appel aux journalistes pour renforcer la sensibilisation, combattre les idées reçues et promouvoir un discours responsable, afin de réduire la peur et la honte associées au VIH. Parce que, malgré les progrès, la stigmatisation et la discrimination restent aujourd’hui l’un des plus grands obstacles à la qualité de vie des femmes vivant avec le VIH.
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