Arrêt Cour Suprême bafoué : les désaffectés de Thiès lancent un SOS à Sonko
« Depuis quatre ans, nous sommes victimes d’une grave injustice liée au foncier face à laquelle nous sommes restés impuissants. En effet, en 2020, nos parcelles à usage d’habitation situées dans la ville de Thiès, légalement acquises, ont été illégalement désaffectées sous le prétexte de non-mise en valeur, en dehors de toute cause d’utilité publique. Or, aucune désaffectation régulière de terrain ne peut se faire sans mise en demeure préalable, ce qui n’a jamais été fait », déclarent les membres du Collectif des désaffectés de Thiès, spoliés, selon eux, de « terrains acquis légalement, par la mairie de Thiès et le service des Domaines ».Au cours d’un point de presse tenu ce dimanche 21 septembre 2025 à Thiès, ces « opprimés », regrettant que « tous nos recours devant les autorités municipales et administratives soient restés sans suite », réitèrent leur volonté de récupérer leurs parcelles.
Ils rappellent avoir été « injustement dépossédés » de leurs terrains et espèrent l’intervention du chef de l’État et de son Premier ministre pour « mettre fin à l’illégalité, à l’injustice et nous rétablir dans nos droits ». D’autant plus qu’un arrêt de la Cour suprême, rendu lors de son audience du 14 mars 2024, a annulé la décision de « désaffectation illégale, opérée par la mairie de Thiès et le service des Domaines ».Baba Sène, porte-parole du collectif, précise : « En 2019, nos parcelles d’habitation, acquises légalement, ont été désaffectées, sans mise en demeure préalable et en dehors de toute cause d’utilité publique » ; « au su et au vu de tous, ces parcelles ont été réaffectées, pour la plupart, à des personnalités non nécessiteuses » ; « plusieurs démarches individuelles et collectives ont été menées par nous, victimes, pendant plusieurs mois, auprès du service des Domaines, des maires, du préfet, du procureur de la République de l’époque, entre autres, sans succès ».
Il poursuit : « En pleine pandémie de Covid-19, nous avons créé notre collectif, et pendant quatre ans, nous avons effectué toutes les démarches possibles auprès des autorités compétentes de l’époque (administration locale, collectivités impliquées et leaders d’opinion), sans succès » ; « en mai 2021, le Collectif a commis le cabinet d’avocats (Études de Maîtres Amadou Sonko et Ibrahima Baïdy Niane) pour porter l’affaire devant la justice » ; « le 3 mai 2024, le Collectif a adressé une première lettre au président de la République pour solliciter son intervention » ; « la Chambre administrative de la Cour suprême, par sa décision du 14 mars 2024, a annulé la décision de désaffectation de nos terrains ».« En novembre 2024, une signification de l’arrêt de la Cour suprême a été effectuée par voie d’huissier auprès de toutes les structures impliquées et/ou compétentes (administration, collectivité) de la commune de Thiès », rappellent Baba Sène et ses camarades. Ils constatent : « Le 29 novembre 2024, une lettre de réclamation a été adressée au chef du Bureau des Domaines de Thiès pour être rétablis dans nos droits, sans succès » ; « le 5 janvier 2025, le Collectif a adressé une deuxième lettre à Son Excellence le président de la République, l’informant de la non-application de l’arrêt de la Cour suprême, sans réponse » ; « le 18 mars 2025, une demande d’audience a été adressée à Monsieur Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal, restée sans suite ».« À ce jour, nous rencontrons encore des difficultés dans l’exécution de l’arrêt de la Cour suprême, une décision judiciaire définitive, malgré sa réception par tous les services compétents », s’indignent les membres du Collectif des désaffectés de Thiès.
Ils affirment avoir toujours voulu, malgré « l’injustice subie », être des citoyens modèles en respectant toutes les procédures administratives et judiciaires offertes par la loi de leur pays. Ils rappellent que « parmi nous figurent des veuves et des orphelins, à qui leurs ascendants n’ont laissé, comme héritage, que ces parcelles de terrain ». Ils sollicitent ainsi l’aide du président de la République, du Premier ministre et des hautes autorités du pays pour « une application diligente et effective de l’arrêt de la Cour suprême ».
Commentaires (7)
Souvent on voit des terrains attribués depuis plus de 10 ans sans être mise en valeur même pas un brique ni une plante
Un devoir , parce que la meilleure action et la plus efficace se fait à travers des efforts conjugués , à travers la formation de groupes de citoyens qui , ensemble, peuvent avoir la force et l'influence pour veiller à ce qu'une attention adéquate soit accordée aux intérêts des consommateurs...
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