Le Sénégal risque de perdre la BAL faute de soutien étatique
Invité de l'émission Relax Time sur Seneweb, le journaliste sportif Mor Bassine a vivement critiqué la vision que le Sénégal entretient à l'égard du sport, qu'il juge dépassée et préjudiciable au développement économique du pays. Il a particulièrement mis l'accent sur le manque de soutien institutionnel envers des événements majeurs comme la Basketball Africa League (BAL).
Selon Mor Bassine, le principal obstacle réside dans la perception du sport au Sénégal. Il est encore trop souvent considéré comme un simple divertissement ou un loisir, au lieu d'être traité comme une véritable économie capable de générer des richesses.
Il affirme : « Le sport doit être soutenu pour se développer. Chez nous, on le considère encore trop souvent comme un loisir, alors qu’il représente une véritable économie. » Cette approche empêche le pays de capitaliser sur l'industrie sportive mondiale.
Pour illustrer l'urgence d'un changement de paradigme, Mor Bassine cite l'impact direct et massif de la BAL sur l'économie sénégalaise. En 2023, )'événement aurait injecté plus de 3 milliards de FCFA dans l'économie locale en seulement dix jours.
Ces retombées se répercutent sur le transport, l'hébergement, la restauration, et les nombreux petits commerces mobilisés autour de la compétition.
La saison 2025 a été particulièrement porteuse, entraînant la création de plus de 3 000 emplois à Dakar durant cette période.
Malgré ces retombées évidentes, le journaliste dénonce l'absence de soutien institutionnel et le manque de volonté politique, qui menacent la pérennité de la BAL au Sénégal.
Mor Bassine révèle un épisode révélateur du désintérêt étatique : « Quand le président de la BAL demande une audience au ministre des Sports, il n’est même pas reçu ». Il oppose cette indifférence à l'accueil réservé par le Rwanda, où le président Paul Kagame reçoit le même responsable « plusieurs fois ».
Les résultats de la politique rwandaise sont éloquents. Les quatre éditions de la BAL organisées au Rwanda ont généré plus de 17 millions de dollars (soit plus de 10 milliards de FCFA) dans l’économie locale.
Ceci est, selon Mor Bassine, un exemple concret de ce que peut produire une politique sportive « structurée, visionnaire et soutenue par l’État ».
En conclusion de son intervention, Mor Bassine lance un avertissement au Sénégal : le pays doit « s’impliquer davantage dans toutes les disciplines sportives ». Il insiste sur le fait que le sport est une « économie à part entière » et que les mécanismes de soutien existent déjà. Seule une volonté politique forte fait défaut pour saisir ces opportunités économiques majeures et garantir le rayonnement international du pays.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion