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Wednesday 03 September, 2025
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Surproduction maraîchère : un défi structurel selon le Pr Amath Ndiaye

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Dans une analyse publiée par le Pr Amath Ndiaye de la FASEG-UCAD, le Sénégal fait face à une surproduction maraîchère structurelle, notamment pour l’oignon (450 000 tonnes en 2025, contre 350 000 tonnes de besoins) et la pomme de terre (240 000 tonnes, contre 130 000 à 150 000 tonnes de consommation). Ce « paradoxe – produire plus mais écouler moins » révèle un manque de planification, de débouchés et de logistique.
Une production record mais des débouchés limités
Avec un surplus de 100 000 tonnes d’oignons et 90 000 à 110 000 tonnes de pommes de terre, le gouvernement a suspendu les importations dès le 25 janvier 2025. Cependant, les débouchés traditionnels comme la Mauritanie se sont rétrécis au profit du Maroc, qui bénéficie de coûts de production plus bas et d’une meilleure logistique. Sans régulation, les petits producteurs risquent d’abandonner ces cultures, fragilisant leurs revenus.
Le Pr Ndiaye propose trois axes :  
1. Transformation locale : Inspiré par des exemples comme l’Inde (flocons d’oignon), le Kenya (chips de pomme de terre) ou le Pérou (farine de pomme de terre), il prône des micro-unités de transformation dans les Niayes et la vallée du fleuve pour réduire les pertes et créer des emplois. 
2. Exportation ciblée : Diversifier les marchés en Afrique de l’Ouest et auprès des diasporas, en améliorant les standards de qualité.  
3. Intensification maîtrisée : Regrouper les producteurs en coopératives pour mutualiser les équipements (tracteurs, chambres froides) et bénéficier d’un appui technique, actuellement insuffisant.
Ndiaye souligne que la conservation ne suffit pas sans compétitivité-prix et débouchés, et doit commencer dès les semences et les techniques culturales. Il appelle à une intégration agriculture-industrie pour créer une chaîne de valeur cohérente, combinant transformation, distribution et exportation, afin de valoriser le « capital humain jeune et engagé ».
Cette analyse fait écho à la grève des maraîchers des Niayes les 30 avril et 1er mai 2025, dénonçant des prix dérisoires et la mévente.
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